Il était poursuivi pour provocation à la haine ou à la violence et injure publique envers les homosexuels. Le parquet de Paris a requis à son encontre, ce mercredi 3 octobre, un total de 8000 euros d’amende, « pouvant se transformer en emprisonnement », en cas de non-paiement.
Jean-Marie Le Pen, 90 ans, était absent de son procès car hospitalisé depuis une semaine mais représenté par son avocat, qui a raillé « une poursuite dérisoire pour des faits anodins dans lesquels il n’y a aucune haine, aucune violence ». M. Le Pen n’est pas homophobe !
La procureure a au contraire dénoncé « des mots complices », qui appellent « à la haine d’autrui » mais aussi « de soi ». Un argument que défendait Me Étienne Deshoulières, avocat de l’association Mousse, qui a déposé plainte et se félicite « d’une véritable avancée dans la compréhension de ce délit de presse ».
Outre ses injures et rapprochements entre homosexualité et pédophilie, l’ex-dirigeant frontiste était également jugé pour avoir commenté en avril 2017 les obsèques de Xavier Jugelé, policier tué dans un attentat sur les Champs-Élysées, au cours desquelles son compagnon, Étienne Cardiles, s’était exprimé. Une « participation » et un « long discours », qui a « en quelque sorte institutionnalisé le mariage homosexuel », selon Jean-Marie Le Pen, qui estimait que « cette particularité familiale » devait « être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d’ailleurs à plus de discrétion ».
La décision sera rendue le 28 novembre 2018.