Un jeune homosexuel philippin a dénoncé dans un entretien sur Inews le viol qu’il a subi par six officiers de police Qataris, lors d’une « opération d’infiltration » anti-LGBT+ qui a conduit à son arrestation et expulsion de l’Émirat sur des allégations de « prostitution homosexuelle ».
Une « réalité plus permanente vécue par les résidents et ressortissants LGBT+ Qataris », outre l’attention portée par les médias sur les fans et supporteurs, à quelques jours du coup d’envoi du Mondial de football (20 novembre prochain). C’est pour cette raison que le jeune homme a accepté de témoigner.
C’est d’ailleurs l’une des rares victimes à s’exprimer, corroborant toutefois d’autres cas récemment documentés par Human Rights Watch (HRW), « avec la certitude que ces abus ne seront ni signalés ni interdits », précise l’ONG dans son rapport.
Et pourtant, plutôt que de presser le Qatar dans ses réformes, le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, s’en est fait le relai cette semaine, exhortant les homosexuels à plus de « souplesse et compromis » et « au respect » des normes culturelles du pays hôte. « Ils œuvrent pour que les spectateurs puissent être eux-mêmes et profiter du football… Cela peut être une Coupe du monde sûre, sécurisée et passionnante. ».
Mais après ? Le drapeau arc-en-ciel a focalisé le débat symbolique et c’est déjà tout un dilemme. Le brandir dans un stade reste aléatoire et pourrait « offenser la sensibilité d’un autre spectateur pour découler sur une agression », avait prévenu Abdullah Al Ansari, responsable de la sécurité de l’événement. Il avait estimé que « la cause LGBT » était « une insulte à la société » qui ne pouvait pas « changer les lois ou la religion pour les 28 jours de la Coupe du monde ».
Que de controverses pour les dirigeants de la FIFA qui, en appelant au respect de la « diversité » : « valeur fondamentale du football », exhortent pareillement, dans une lettre révélée ce vendredi 4 novembre par Sky News, les 32 fédérations participantes à ne pas se confondre dans des questions idéologiques et politiques, mais laisser le sport occuper le devant de la scène. Il faut « se concentrer sur leur jeu », a insiste Gianni Infantino, le président de l’organisme, en réaction aux prises de position de plusieurs équipes, australienne notamment, les Socceroos, sur le coût humain, environnemental et les droits des personnes LGBT+.
Dix sélections européennes, dont la France, l’Allemagne ou l’Angleterre, ont également annoncé rejoindre la campagne anti-discrimination « One Love », pour « promouvoir l’inclusion et l’égalité, et essayer de changer les choses par le pouvoir du football ». Leurs capitaines devraient arborer un même brassard multicolore pendant les matchs.