Campagne contre l’homophobie au Maroc: « Je dis que les homosexuels ont les mêmes droits que moi »

Des membres de la société civile marocaine, journalistes, universitaires et militants, se sont réunis pour dénoncer l’homophobie au Maroc.
À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie le 17 mai prochain, l’association marocaine Aswat, qui lutte pour les libertés sexuelles, a mis en ligne depuis le 4 mai dernier, une vidéo diffusé dans le cadre d’une campagne intitulée « l’amour n’est pas un crime ».

Au Maroc, l’article 489 du code pénal punit tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. L’an dernier, deux jeunes avaient ainsi été condamnés à quatre mois ferme après avoir été interpellés à Témara, près de Rabat, alors qu’ils se trouvaient ensemble dans une voiture. Dans une vidéo publiée sur YouTube, dans le cadre de la campagne «L’amour n’est pas un crime» lancée par l’association Aswat (NDLR: «voix»), des acteurs de la société civile s’engagent «contre l’homophobie».

L’homophobie «constitue un comportement discriminatoire», déclare l’intellectuel et écrivain Ahmed Assid. «Le respect de l’autre est parmi les fondamentaux des droits de l’Homme», ajoute-t-il. «En tant que citoyen, je dis que les homosexuels ont les mêmes droits que moi», renchérit Abdessamad Dialmy, un universitaire et sociologue. Parmi les six intervenants, l’écrivain Abdallah Bida se réfère quant à lui aux «libertés individuelles». «Les gens ont le droit de faire leur choix, de disposer de leur corps du moment qu’ils ne nuisent pas à autrui», dit-il.

La question de l’homosexualité a notamment été évoquée au Maroc lors de l’adoption en France l’an dernier du «mariage pour tous», certains responsables et médias s’inquiétant des possibles répercussions. Le ministère français de la Justice avait rapidement publié une circulaire précisant que les ressortissants de 11 pays – dont le Maroc – ne pouvaient se marier avec une personne de même sexe, en raison de conventions bilatérales. Un couple franco-marocain a toutefois porté l’affaire en justice, obtenant l’autorisation de se marier par un arrêt de la cour d’appel de Chambéry (est), malgré l’opposition du parquet, lequel s’est pourvu en cassation.