Jean Paul Gaultier a vécu pendant quinze années une formidable histoire d’amour avec Francis Menuge. Sa disparition en 1990 a laissé le couturier dans un immense désarroi.
C’est boulevard Saint-Michel, que Jean Paul Gaultier croise en 1975 le regard de celui qui allait devenir « la passion de sa vie », Francis Menuge.
Un véritable coup de foudre comme s’en souvient encore aujourd’hui le styliste dans Gala. « Ce fut immédiat, confie-t-il. Il était extrêmement mignon, drôle, brillant… »
Très vite, leurs deux personnalités, pourtant diamétralement opposées, font des merveilles. Soutenu par son amoureux, Jean Paul Gaultier lance sa propre marque. A lui la créativité, à Francis, la gestion et l’administratif. « Il démarchait les banques, explique le créateur. L’argent rentrait à flots grâce à lui. »
Les deux hommes inséparables, vivent tout de façon fusionnelle, les galères comme le succès. C’est au bras de Francis que Jean Paul Gaultier se rendra à l’Elysée au début des années 80 pour rencontrer François Mitterrand.
Mais en 1981, c’est une terrible réalité qui vient frapper le couple. Francis apprend qu’il est malade, atteint du sida. Il passe de plus en plus de temps à l’hôpital. « Francis était décharné, affaibli, confie Jean-Paul Gaultier. Mais il me répétait qu’il combattait, qu’il triompherait de la maladie… »
Cette dernière en a décidé autrement et Francis s’éteint en 1990. Un drame pour le styliste.
C’est Frédérique, l’assistante et muse de Jean Paul Gaultier qui témoigne de cette période terrible de la vie du créateur. « La mort de Francis a été très douloureuse pour Jean Paul, explique-t-elle. Elle l’a conduit à des remises en question, des doutes. Il a souffert d’une longue dépression masquée. »
Anéanti, Jean Paul Gaultier trouve toutefois la force de sortir la tête hors de l’eau en se lançant un nouveau défi en 1997 : la haute couture. « J’ai vraiment failli tout arrêter à la mort de Francis, confie-t-il. Mais cette maison de mode, c’était notre bébé. Alors j’ai continué, même si la haute couture est une vieille dame dépassée. Il n’aurait pas adoré cela mais j’avais besoin d’un challenge. » Depuis, le styliste a connu d’autres histoires, plus ou moins sérieuses. Toutefois, selon une de ses très proches amies, le top Haïtize Hanson, « Francis était son premier et dernier amour… »
par Perrine Stenger