C’est ce que rapportent les quotidiens De Morgen et De Standaard.
Le langage employé par l’Eglise catholique lorsqu’il s’agit d’amour, de sexualité et de relations est blessant et doit changer, écrit Johan Bonny, 59 ans, dans cette lettre envoyée au Vatican à moins d’un mois du synode très attendu sur la famille, qui se tiendra à Rome du 5 au 19 octobre.
Pour l’évêque d’Anvers, l’Eglise doit « quitter son attitude défensive » envers l’accueil des homosexuels, des divorcés remariés et des jeunes vivant en couple sans être mariés, ou sur la question de la contraception. « La réalité est bien plus complexe. Cette pensée bipolaire tient rarement compte de l’histoire de la vie des gens », souligne-t-il.
Ces situations « demandent plus de respect et un jugement plus nuancé » que celui inscrit dans les textes actuels du magistère, selon Mgr Johan Bonny.
« Une lettre hors norme »
« Je n’ai pas souvenir qu’un évêque ait tenu un langage aussi clair concernant la problématique autour du mariage et de l’homosexualité », indiquait ce matin le théologien de la KUL, Thomas Knieps, sur les ondes de Radio 1 (VRT).
La lettre serait donc unique, du jamais vu dans l’histoire de l’Eglise. Reste à voir si l’évêque d’Anvers ne se mettra pas certains représentants ecclésiastiques à dos. « Un groupe déterminé au sein de l’Eglise pourrait ne pas être satisfait, mais une grande partie de croyants seront soulagés par l’initiative de Bonny », estime Thomas Knieps. « C’est une grand encouragement pour les théologiens qui demandent depuis longtemps une autre vision ».
« chercher à nouveau le chemin du dialogue »
L’évêque attend ainsi du synode qu’il ne soit pas « platonique », « qu’il ne se retire pas sur une île rassurante de discussions doctrinales ou de normes générales, mais qu’il ait l’œil ouvert sur la réalité concrète et complexe de la vie ».
Le langage employé par l’Eglise catholique lorsqu’il s’agit d’amour, de sexualité et de relations est blessant et doit changer. L’Église doit « quitter son attitude défensive » envers l’accueil des homosexuels, des divorcés remariés et des jeunes vivant en couple sans être mariés, ou sur la question de la contraception.
« Celui qui veut entrer en dialogue doit se garder d’utiliser des qualificatifs qui se heurtent à la réalité vécue et résonnent donc de manière très humiliante ». En d’autres mots, « l’Église doit réapprendre à parler comme une mère », affirme-t-il, citant là encore le pape François.
Bien conscient des divisions qui existent sur ces questions parmi les évêques, Mgr Bonny se garde d’un ton revendicatif, espérant vivement que le synode se donnera le temps de la réflexion.