Nommée conseillère régionale puis rapidement écartée par Christian Estrosi en PACA Catherine Giner, élue marseillaise anti-IVG et anti-mariage pour tous, s’est vu proposer vendredi dernier le poste de déléguée nationale à la famille des Républicains, révèle Le Scan du Figaro. A l’issue d’une entrevue avec plusieurs membres de Sens Commun, l’émanation politique de la Manif pour tous, dont Catherine Giner est proche, le président de Les Républicains lui a confié une délégation à la politique familiale et intergénérationnelle.
« Le cabinet a été décontenancé par l’ampleur de la polémique sur son revirement concernant le mariage pour tous », explique une source Les Républicains. « Elle a éclipsé d’autres propositions de Nicolas Sarkozy sur le travail, l’éducation ou l‘immigration par exemple. » Sébastien Pilard, président de Sens Commun, salue ce retour en grâce de Catherine Giner : « Elle est très compétente sur les questions relatives à la famille », juge-t-il. Entre Sens Commun et Nicolas Sarkozy, les relations semblent désormais en voie de se pacifier. « Il ne faut pas mélanger la vie des primaires, et celle du parti », estime Sébastien Pilard.
Le président de la région PACA avait confié à Catherine Giner des fonctions similaires. Mais après un article de La Marseillaise qui soulignait ses positions conservatrices sur l’avortement, Christian Estrosi a reculé et lui a retiré la charge de la famille au sein du Conseil régional.
Mais l’élue LR ne veut plus revenir sur cet épisode. « On a donné beaucoup trop d’importance à cette polémique stérile », estime Catherine Giner. « On a caricaturé mon engagement auprès de la famille et des enfants, c’est très agaçant. J’ai été taxée d’homophobe et de militante anti-IVG dans tous les journaux, mais l’attaque est partie d’un journal d’extrême gauche qui n’a même pas pris la peine de m’appeler. »
Catherine Giner a bien pourtant milité activement au sein de la Manif pour tous dans les Bouches-du-Rhône et dans son mémoire de diplôme inter-universitaire « éthique et pratiques médicales », elle se positionne contre la PMA, qui « masque l’adultère (avec consentement du parent stérile) ». Et au sujet de l’IVG pour les fœtus sur lesquels une anomalie a été décelée, elle dénonce un « permis de tuer et une interdiction de laisser vivre ».
Dans le cadre de sa mission, Catherine Giner explique vouloir travailler pour « sauver notre politique familiale exceptionnelle, héritée de l’après-guerre mais détricotée » par François Hollande. « La politique familiale est devenue une simple politique sociale qui ne prend plus en compte le bien commun. » Concernant l’IVG, Catherine Giner précise que sa position « n’a pas évolué » sur le sujet. « La question n’est pas d’être pour ou contre. Je constate simplement que l’avortement a des répercussions que l’on ne peut souhaiter à personne et qu’aujourd’hui, il a été transformé en droit, en un acte banal. On ne peut pas dire qu’il y ait 200.000 cas de détresse par an», dit-elle en faisant référence au nombre annuel d’avortements en France. « Je ne fais que pointer des dérives déjà dénoncées par Simone Veil elle-même », conclut-t-elle.