Si en France on s’intéresserait davantage aux loisirs des élèves et à la profession des parents… En Corée du Sud, la tendance est plutôt au signalement des homosexuels !
Un questionnaire, repris par Koreaboo, s’intéresse en effet à l’avis des étudiants sur la question de l’homosexualité, avant de leur demander le nom et la classe de tout élève potentiellement LGBT.
« 1. Que pensez-vous de l’homosexualité? / 2. Pensez-vous qu’il y a des étudiants homosexuels dans notre école? / 3. S’il y en a, dans quelle classe sont-ils le plus nombreux? / 4. Selon vous, quelles mesures devrait adopter l’école vis-à-vis de ces étudiants? Les conseiller? Leur faire faire du bénévolat? Les suspendre temporairement? Les exclure? / 5. Si vous connaissez un étudiant homosexuel, précisez son nom ainsi que sa classe. »
Ces questions ont suscité l’indignation d’un collégien coréen qui a choisi de répondre au questionnaire… à sa façon. Après avoir précisé qu’il comprenait l’homosexualité et qu’il ignorait s’il y avait des étudiants homosexuels au sein de l’établissement, il a longuement répondu à la question 4, éludant d’un coup toutes les autres.
« Il ne devrait y avoir aucune mesure. L’homosexualité est une préférence personnelle dans lequel l’école ne doit et ne peut interférer. Cela m’importune et me choque qu’un questionnaire propose de pénaliser ou de prendre des mesures contre l’homosexualité. C’est à cause de chose comme cela qu’une personne timide pendra encore plus de temps à se faire des amis et que ceux qui sont méticuleux prendront encore plus de temps à nettoyer. Au même titre, l’homosexualité est une caractéristique personnelle. Avant d’essayer d’établir un environnement sain et uni, cette école, qui devrait être avant tout le lieu de tous les apprentissages, devrait chercher à améliorer son niveau de maturité. Afin de faire des progrès, cette école a installé de nouveaux espaces verts dans les cours de récréation, et a acheté de nouveaux tableaux pour ses classes. Cette école critique également les œuvres discriminatoires et fait la part belle à l’égalité des droits dans ses leçons. Mais cette enquête, qui à mon avis mérite de finir à la poubelle, est extrêmement conservatrice et discriminatoire. Il ne pourrait pas y avoir de plus grande contradiction entre cette enquête, et ce qui est enseigné dans cette école. Vraiment. »
Dans les textes, être homosexuel en Corée du Sud n’a rien d’illégal. Mais dans les textes uniquement. Car vivre son homosexualité au grand jour est loin d’être évident. Depuis 2007, trois textes de lois proposant de punir les discriminations dont sont victimes les homosexuels ont été rejetés, comme le rappellent nos confrères du Monde. En cause, la pression exercée par la communauté religieuse protestante, extrêmement virulente et conservatrice. Le 28 juin dernier, la Gay Pride de Séoul, pourtant autorisée par les autorités dans un premier temps, a été interdite par la police, qui redoutait des heurts entre les participants et les militants chrétiens, farouchement opposés.
Source : Le HuffPost