Si la loi égyptienne n’interdit pas explicitement l’homosexualité, les « accusés » sont souvent sévèrement punis pour leur orientation sexuelle.
Trois Égyptiens ont été condamnés lundi au Caire à huit années de prison pour homosexualité, tandis qu’un quatrième a écopé de trois ans ferme, a-t-on appris de sources judiciaires. Les quatre accusés, en détention préventive, ont été condamnés pour avoir organisé une « fête déviante » et pratiqué la « débauche », car la loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité. Le parquet les accusait toutefois de « pratiques homosexuelles », assurant que l’un d’eux louait un appartement dans le faubourg de Nasr City au Caire, dans lequel des hommes se retrouvaient et s’habillaient en femmes.
En Égypte, où l’homosexualité, souvent tue, est condamnée comme une « déviance » par l’islam comme par l’Église copte, la communauté gay reste discrète et les rencontres se font généralement sur les réseaux sociaux. En juin, un sondage réalisé par le centre de recherche américain Pew révélait que 3 % seulement des Égyptiens estimaient que « la société devait accepter l’homosexualité ».
Ces dernières années, plusieurs affaires ont défrayé la chronique dans le plus peuplé des pays arabes où les défenseurs des droits de l’homme dénoncent des tests médicaux pratiqués pour déterminer si un accusé est homosexuel ou non. La plus retentissante a eu lieu en 2001 lorsque 52 présumés homosexuels ont été arrêtés à bord d’un bateau-discothèque amarré au Caire, et 23 condamnés à des peines allant d’une à cinq années de prison, notamment pour « débauche ».