Mis en cause dans de nombreuses affaires judiciaires, notamment des dizaines de guet-apens homophobes, le site coco.gg, immatriculé en Bulgarie, a été fermé par la justice, a annoncé le parquet de Paris sur X, mardi 25 juin. Quatre personnes ont également été entendues, dans le cadre d’une enquête ouverte depuis décembre 2023, parmi lesquelles le propriétaire du site et son épouse, placée en garde à vue dans le Var.
« Ce site a été fermé par la direction générale des douanes et droits indirects et la gendarmerie nationale, sous l’autorité de la Junalco [juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée] du parquet de Paris. »
Les investigations ont été menées par l’Unité nationale cyber de la gendarmerie nationale (UNCyber) et l’Office national anti-fraude (ONAF), avec l’appui du Commandement du ministère de l’intérieur dans le cyberespace (Comcyber-MI). Ces opérations se sont déroulées en France, en Bulgarie, en Allemagne, en Lituanie, aux Pays-Bas et en Hongrie, et ont été coordonnées avec Eurojust, l’agence judiciaire européenne, a précisé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué.
Pour accéder à Coco, qui se présentait comme un « site de chat sans inscription », il suffisait de renseigner son genre, son âge, son code postal et de se créer un pseudo, sans aucun contrôle ni modération. Cette absence de régulation a conduit à une multiplication des vols, viols, d’agressions et tentatives de meurtres, ciblant particulièrement les personnes LGBT+, plus vulnérables.
STOP Homophobie réclamait la fermeture de ce site depuis 2018 et avait rencontré le mois dernier le ministère de l’Intérieur à ce sujet. Nous saluons donc la décision de la justice et invitons les autres plateformes à assumer leurs responsabilités. Elles doivent renforcer la sécurité des utilisateurs et s’engager dans une véritable sensibilisation et prévention. Nos avocats travaillent d’ailleurs sur une procédure dans ce sens.