Randy Berry, premier émissaire désigné par Barack Obama en avril pour « faire progresser les droits des homosexuels dans le monde », a été reçu mardi 10 novembre à la secrétairerie d’État du Vatican et au conseil pontifical Justice et Paix.
Cette visite, une première, n’avait pas pour but de faire pression sur l’Église pour l’inciter à changer ses positions sur le mariage homosexuel, a indiqué Randy Berry au magazine américain Time, mais d’évoquer les violences et les discriminations dont sont victimes les personnes homosexuelles dans les pays où l’homosexualité est illégale.
C’est notamment le cas de l’Ouganda, où le pape François doit se rendre à la fin du mois de novembre, qui a voté il y a un an une loi punissant l’homosexualité d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité.
« Je voulais saisir cette occasion d’informer moi-même les fonctionnaires du Vatican », a expliqué l’envoyé spécial, qui a fait étape à Rome après une tournée dans l’Est de l’Europe, s’arrêtant notamment à Athènes pour une conférence annuelle internationale d’associations LGBT. « Ces problèmes de violence et de discrimination extrême nous préoccupent tous », a-t-il ajouté.
Les pressions « n’existent pas »
Randy Berry a également profité de l’occasion pour réfuter un point du rapport final du synode des évêques sur la famille du mois d’octobre.
Il s’agit du paragraphe 76, dans lequel les pères synodaux estiment « inacceptable (…) que les organismes internationaux conditionnent leurs aides financières aux pays pauvres à l’introduction de lois qui instituent le “mariage” entre personnes de même sexe ».
De telles pressions « n’existent pas, un point c’est tout », a balayé Randy Berry, interrogé par l’hebdomadaire catholique The Tablet. « L’idée que l’aide soit accordée en fonction des unions civiles est complètement fausse. »
Prenant l’exemple de l’Ouganda, en direction duquel les États-Unis ont réduit leurs aides humanitaires, l’envoyé spécial de Barack Obama met en avant la lutte contre une législation discriminatoire. « Il s’agissait de s’assurer que l’argent du contribuable américain ne servirait pas à poursuivre des gens en raison de leur identité », argumente-t-il.
Selon le magazine Time, la visite de Randy Berry au Vatican est à situer dans la continuité de la visite du pape François aux États-Unis en septembre, et manifeste que l’administration Obama considère plus que jamais le pape comme un partenaire pour l’avenir.