D’après le rapport annuel de l’association, publié mardi, l’association a reçu 1.977 appels sur sa ligne d’écoute en 2012, soit une hausse de 27 % par rapport à 2011.
Il n’existe pas au ministère de l’Intérieur ou au ministère de la Justice de statistiques sur les agressions homophobes et ce rapport est donc le seul baromètre en France de l’homophobie.
Les chiffres communiqués sont notamment établis à partir des témoignages reçus par l’association
La fin de l’année a été particulièrement « intense », analyse Elisabeth Ronzier la présidente de l’association: en octobre et novembre, les témoignages ont doublé en nombre par rapport à l’an passé et en décembre ils ont triplé.
Le débat sur le mariage pour tous a permis, « du côté des opposants, une libération de la parole homophobe, et, en contrepartie, une libération de la parole des victimes », ajoute-t-elle. « Et le début de l’année 2013 est sur la même tendance », dénonce Elisabeth Ronzier.
Pour l’association, la longueur des débats a contribué non seulement à l’augmentation d’actes à signaler mais également à un sentiment de ras-le-bol des victimes, qui ont alors davantage témoigné.
C’est principalement sur Internet que la libération de la parole homophobe a eu lieu, dénonce l’association: cette année, le nombre de témoignages reçus a doublé par rapport à l’an passé preuve de la « violence des propos qui ont pu circuler sur la Toile ».
L’association pointe également une forte hausse du « mal de vivre » des homosexuels, qui au fur et à mesure des débats sur le mariage pour tous se sont sentis « offensés », « blessés par les propos tenus y compris au Parlement.
Mais, le débat de fin d’année ne doit toutefois pas occulter que l’homophobie, la biphobie et la transphobie sont des violences vécues au quotidien, toute l’année.
Ainsi, 20% des victimes souffrent d’une homophobie commise dans leur entourage familial ou dans leur milieu professionnel.
Alors que la famille doit être le premier lieu de sécurisation et de soutien et que le milieu professionnel est pourtant encadré, les formes de rejet de proches ne diminuent pas. Enfin, il faut déplorer le maintien du nombre d’agressions physiques rapportées à SOS homophobie : 1 agression tous les 3 jours.
La masse de témoignages reçus cette année ne saurait plus masquer qu’aucune catégorie des personnes lesbiennes, gays, bi-e-s, trans, n’est épargnée.
SOS homophobie tient à prendre en compte les spécificités des violences commises à l’encontre de chaque population. C’est pourquoi, en plus de ses chapitres dédiés à la lesbophobie et à la transphobie, le Rapport Annuel s’enrichit d’un chapitre sur la gayphobie et d’un autre sur la biphobie.
Le premier poursuit l’analyse de l’homophobie sous le prisme du genre, les stéréotypes sexistes étant souvent à la base du rejet des homosexuel-le-s. Le deuxième se penche sur une orientation sexuelle encore invisibilisée et victime de nombreux clichés.
(Avec AFP)