Le samedi 4 mai à partir de 14h00, une « Marche lesbienne » est prévue à Paris en partance de Châtelet jusqu’à République, afin de visibiliser les luttes menées par les divers collectifs lesbiens, contre la répression des mouvements sociaux de gauche en lutte contre le racisme systémique, l’opposition aux idées anti-trans et la normalisation de la xénophobie croissante. La manifestation est coorganisée par les Inverti.e.s, Queer Education, les Féministes Révolutionnaires ou encore les Diivines LGBTQI+.
Pour Pierrette Pyram des Diivines LGBTQIA+, association LGBT+ afro-caribéenne, l’initiative vise également à « rappeler les spécificités des combats des lesbiennes noires qui luttent contre les discriminations ici et en outre-mer, tout en partageant des préoccupations relatives au développement durable, comme pour l’accès à la ressource en eau potable pour toutes ou la lutte contre les pesticides et leurs impacts néfastes sur la santé humaine ».
« Partagez-vous les douloureuses préoccupations de sécurité des populations ultramarines de Mayotte, de Guyane ou de Guadeloupe, face à l’augmentation fulgurante des crimes et des assassinats sur ces territoires ? »
Pierrette Pyram : « Bien sûr, c’est pour cela qu’il devrait être question à l’occasion de cette marche d’une prise de la parole pour réclamer l’existence d’un centre LGBT+ dans chacune des régions ou collectivités d’outre-mer (Mayotte, Guyane, Guadeloupe) à l’image de ce qui se fait dans l’Hexagone, afin que nos communautés puissent se sentir mieux (NDLR : un centre LGBT+ a été incendié à la Réunion en début d’année et Kap Caraïbe vient d’achever sa mue pour devenir le centre LGBT+ de Martinique).
Enfin, le rejet de la violence passe aussi par le refus de la patrimonialisation de l’homophobie sur place, avec des noms de lieux et d’institutions donnés à des personnalités homophobes, à l’instar de ce qui s’est produit avec l’école primaire ‘Christy Campbell Admiral T’ de Boissard en Guadeloupe, du nom d’un chanteur qui a incarné la ‘murder music’ aux Antilles.
Pour finir, même dans l’Hexagone, il est question que nos communautés se sentent plus «safe» et c’est pour cela que nous aimerions qu’un centre LGBT+ afro-caribéen puisse voir le jour à Paris, afin que nos membres reçoivent meilleur accueil, dans le respect de leur identité historique et sociale ».