Dès le 1er octobre, les personnes transgenres n’auront plus besoin de passer par une chirurgie pour changer de sexe sur leurs documents officiels. La loi, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, entrera finalement en vigueur cet automne, indique radio-canada.
« Ça ne touche pas énormément de gens, a reconnu la ministre de la Justice Stéphanie Vallée, samedi matin, lors d’une entrevue téléphonique. Par contre, ceux et celles qui sont visés […] vivent un drame humain auquel on ne peut pas rester insensible. »
Dorénavant, pour changer de sexe, un adulte n’aura qu’à faire une déclaration sous serment appuyée par une personne qu’elle connaît au moins depuis un an qui reconnaît le sérieux de la démarche.
« C’est un pas de plus pour atteindre une réelle égalité entre tous. » — Stéphanie Vallée, ministre de la Justice
La question a été débattue à maintes reprises devant les tribunaux, qui ont statué que d’obliger la chirurgie de réassignation sexuelle était trop lourd de conséquences et que cette obligation portait une trop grande atteinte à l’intégrité physique des personnes désireuses de changer de sexe.
Un simple changement sur un permis de conduire ou un passeport peut sembler banal, mais la ministre Vallée insiste : lorsque les documents officiels correspondent au sexe auquel la personne s’identifie, « la personne n’est pas obligée d’expliquer tout son cheminement et de faire l’objet de toutes sortes de commentaires qui ne sont pas toujours édifiants ».
Mme Vallée ajoute que la transition est extrêmement difficile pour la plupart des personnes transgenres. « Près de 70 % des personnes trans [sic] ont déjà eu des pensées suicidaires et plusieurs ont déjà commis une tentative de suicide parce qu’elles faisaient l’objet d’exclusion et de discrimination », explique-t-elle.
L’annonce de la ministre de la Justice arrive au même moment où la ville de Québec célèbre la fierté avec la Fête arc-en-ciel, qui bat son plein jusqu’à dimanche sur la rue Saint-Jean.