C’est le bilan dévoilé en ce mois d’août par la Coalition nationale de programmes anti-violence (NCAVP), qui a regroupé toutes les données concernant les homicides motivés par la haine anti-LGBT à l’échelle nationale : « 33 recensées depuis le début de l’année 2017 par les médias, entourages des victimes et autres organisations du pays », contre 28 sur l’ensemble de l’année précédente. Quinze étaient des femmes trans de couleur, et au moins douze des hommes gays.
Un « record » s’alarme l’organisation, « et nous ne sommes qu’en août » : « Un meurtre tous les six jours », outre les 49 du Pulse à Orlando. « Il y en avait un, tous les treize, en 2016. Cela devrait être un signal d’alarme. Les actes de violence ne s’arrêtent pas, ne diminuent certainement pas, et c’est symptomatique de problèmes de société plus larges et plus profonds dont nous ne nous sommes toujours pas occupés. »
Et, si en l’absence de chiffres officiels, cet indicateur est le plus complet, il pourrait bien toutefois négliger la réalité, selon Dallas Drake, chercheur au Centre de Recherche des Homicides, « les petites communautés ne communiquant pas particulièrement sur ces décès, dont beaucoup sont difficilement identifiables ou classés en tant que crimes haineux par les forces de l’ordre, qui ont un ensemble différent de normes juridiques. »
Une augmentation « en partie encouragée par les revers de l’administration de Donald Trump », estime aussi Vanessa Panfil, professeure-assistante en sociologie et justice criminelle.
Depuis son accession, le nouveau président revient en effet sur toutes les mesures adoptées en faveur des droits LGBT par son prédécesseur, Barrack Obama. « La guerre des toilettes notamment, et cette récente annonce d’interdire aux personnes trans de servir dans l’armée », alors que vingt-huit États américains n’ont toujours pas de lois pour protéger les personnes LGBT, rappelle par ailleurs le BuzzFeed News US, et que d’autres envisagent encore des projets pour empêcher les municipalités et conseils locaux d’appliquer des ordonnances de non-discrimination.
Anne V. Besnard
stophomophobie.com