Le tabou de l’homosexualité n’est pas prêt de s’estomper. Parce qu’il a fait son « coming out », un jeune Rémois de 14 ans a été violemment battu par son père. Ce dernier a dû répondre de ses actes devant la justice.
« Je suis un pivot de NBA. J’ai 34 ans. Je suis noir et je suis gay. » C’est par ces mots que Jason Collins, l’un des piliers des basketteurs de NBA, un sport d’équipe majeur aux Etats-Unis, a tout récemment révélé son homosexualité. Briser un tabou. Faire son coming out…
Il faut du courage pour faire face à certaines formes d’intolérance. Preuve en est. Bien que la loi soit votée et actée, ils étaient encore des centaines à battre le pavé samedi après-midi dans les rues de Châlons-en-Champagne pour manifester leur opposition au mariage pour tous et demander le retrait de la loi Taubira… Ils étaient une cinquantaine mardi soir à Reims…
Ils ne comptent d’ailleurs pas en rester là. Un grand rassemblement est d’ores et déjà prévu à Paris, le 26 mai, à l’occasion de la fête des mères.
L’homosexualité peut pourtant toucher n’importe quelle famille… Thomas (*), un jeune Rémois de 14 ans, ne s’attendait pas à ce que son orientation sexuelle le conduise un jour devant un tribunal… à porter plainte contre son propre père pour coups et blessures.
Le jeune homme n’a jamais vraiment caché son orientation sexuelle… Un choix de vie que son père ne cautionnait pas, n’acceptait pas. Depuis des mois, ce dernier ruminait, les insultes entre père et fils fusaient. La tension était plus que palpable à la maison… jusqu’à cette journée du 25 septembre dernier où ce père de famille a perdu pied pour un motif dérisoire.
Projeté contre un meuble de cuisine
Thomas avait gardé son téléphone à table… Il a eu l’outrecuidance de répondre à son père qui lui demandait d’arrêter de jouer avec. Dans un geste de rage, son père s’est levé, l’a giflé à plusieurs reprises, lui a donné un coup-de-poing au visage… Un coup d’une telle violence que l’adolescent a été projeté contre le meuble de la cuisine, le nez fracturé.
Le père n’a pu faire face à cette violence contenue depuis des mois, créant unes situation inextricable au sein de la famille. Une mère prise entre son mari et son enfant.
Une famille qui n’arrive plus à communiquer… et un enfant, déscolarisé, qui doit encore vivre sous le même toit que son père, un père qui ne l’accepte pas… car il n’a pas l’image convenue qu’il devrait donner dans la société.
A la barre du tribunal correctionnel de Reims, où il comparaissait vendredi pour la première fois, l’homme, âgé de 37 ans, s’est à peine exprimé.
Tout au plus a-t-il reconnu une gifle. Pour ces faits isolés de violence, il a été condamné à un stage de citoyenneté. Le parquet avait requis 6 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec une obligation de soins.
(*) Prénom d’emprunt.
Caroline GARNIER
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/il-cogne-son-fils-parce-quil-est-gay