Quelque 250 luthériens et réformés hostiles à la bénédiction de couples homosexuels ont créé samedi un courant au sein de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF), la plus importante du pays avec 110.000 membres, a-t-on appris auprès d’un responsable.
L’EPUdF a ouvert à ses pasteurs la possibilité de bénir des couples homosexuels en mai dernier lors d’un synode national à Sète (Hérault). Si cette décision a été adoptée à une très large majorité des délégués synodaux, elle ne fait pas l’unanimité dans le monde protestant – les évangéliques y sont très largement défavorables -, ni même au sein de la communion luthéro-réformée, le courant historique du protestantisme français. Plusieurs opposants et observateurs avaient mis en garde contre le risque de schisme que ce vote quasi inédit dans le monde religieux français – « pris contre tous les textes bibliques », avait affirmé un pasteur – pouvait faire peser sur l’EPUdF.
Samedi, des opposants réunis notamment autour de Gilles Boucomont, le charismatique pasteur du temple du Marais à Paris, se sont rassemblés pour créer une association baptisée « Les Attestants ».
Ce mouvement de l’EPUdF a vécu son congrès fondateur en présence de 250 personnes, dont 85% de laïcs et 15% de pasteurs, selon un communiqué transmis à l’AFP.
« Ce courant du protestantisme luthéro-réformé aspire à devenir un ferment de renouveau ou de réveil de l’Eglise, en rendant aux Ecritures bibliques leur caractère souverain pour la foi et la vie, et en cherchant à vivifier la foi et la prière, l’écoute du Dieu de Jésus-Christ », écrivent les signataires en préambule d’une déclaration d’intention intitulée « Attester pour le Christ ».
Les Attestants entendent peser au sein de la mouvance luthéro-réformée, en contribuant « activement aux réflexions théologiques, expériences d’Église et instances décisionnelles de l’EPUdF ».