Remise en liberté des onze personnes arrêtées pour « homosexualité présumée » au Sénégal

Ils avaient été interpellés et placés en garde à vue pendant la nuit de Noël, lors de la « célébration du mariage » de deux hommes dans un lycée de Kaolack, une ville du centre du Sénégal. Déférés au parquet lundi, les onze accusés ont finalement été remis en liberté mardi par un procureur, qui a estimé qu’il n’y avait pas « suffisamment d’éléments à charge » contre eux, rapporte l’Agence de presse sénégalaise.

« Gardés dans un lieu tenu secret » dans la nuit de lundi à mardi, les prévenus ont été conduits au tribunal « visages dissimulés » et « sous haute protection policière », indique également un journaliste dakarois, parce que « la foule voulait les lyncher » :
« Des gens ont pris d’assaut les alentours, jeté des pierres sur les véhicules, brûlé des pneus sur la voie publique « pour manifester leur colère » ». La police aurait été contrainte de « disperser la population avec des bombes lacrymogènes », a-t-il ajouté.

Quelques jours après les arrestations, l’Imam Massamba Diop, président exécutif de l’Ong Jamra, avait appelé « l’Etat à sévir », déclarant que « le Sénégal ne voulait pas d’homosexuels : Ces personnes ont piétiné la loi… manqué de respect à nos religions et commis leur forfait dans une nuit bénie et dans une maison d’éducation qui a pour objectif de former l’élite de demain », fustigeant leur libération.

Qualifiée juridiquement d’« acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe » l’homosexualité est passible au Sénégal de un à cinq ans de prison.

Terrence Katchadourian
stophomophobie.org