>> Trans teen in Chicago: from surviving to thriving
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A 16 ans, Arthur Brown voit les vacances d’été rapidement approcher. Mais quand ses amis rêvent de pouvoir profiter de longues journées au centre commercial du coin, ce rituel de l’adolescence américaine prend une tournure difficile pour le lycéen de Chicago.
« Je calcule le temps que je vais passer dehors pour savoir si j’aurai besoin d’aller aux toilettes », confie Arthur, un adolescent transgenre, qui est né dans le corps d’une fille. « Et si ça va être plus long que prévu, je ne bois aucun liquide et tente de ne rien avaler qui me pousse à y aller parce que ça fait peur ».
Piercing à la lèvre, cheveux courts en partie décolorés, Arthur vit dans sa chair le débat envenimé qui agite les États-Unis depuis plusieurs mois. Avec au premier plan, l’adoption en mars en Caroline du Nord d’une loi contraignant les personnes transgenres à utiliser les toilettes publiques correspondant au sexe inscrit sur leur certificat de naissance.
« Pas d’hommes dans les toilettes des filles! » scandent les défenseurs de cette loi qui a inspiré d’autres élus aux Etats-Unis, agitant le spectre de visiteurs menaçants.
Mais en face, ces lieux peuvent aussi être intimidants pour ceux qui comme Arthur ne correspondent pas tout à fait à l’image du sexe auquel ils s’identifient. Pour éviter les toilettes publiques, tous les moyens sont alors bons.
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« Nous constatons plus d’infections urinaires, de cystites et de désordres alimentaires » chez les adolescents transgenres, souligne Jennifer Leininger, responsable d’un programme dédié à ces jeunes à l’hôpital pour enfants Lurie Children’s Hospital de Chicago.
La question des toilettes est une vraie préoccupation, renchérit Robert Garofalo, chef de la clinique pour enfants transgenres du même hôpital.
« Il n’est pas rare que je fasse une lettre de +sauf conduit+ pour mes patients transgenres, au cas où ils se fassent harceler si par exemple on appelle la police » à cause de leur présence dans les toilettes, assure-t-il.
« Tout commence avec la sécurité à l’école. Un élève qui craint pour sa sécurité et son bien-être ne peut pas se concentrer sur l’apprentissage ni grandir de façon saine », souligne le spécialiste.
« Droits civiques »
Sur ce point, le lycée d’Arthur Brown, installé dans la petite ville de Deerfield, au nord de Chicago, est à l’avant-garde dans l’accueil des élèves transgenres avec notamment des toilettes unisexes et vestiaires séparés.
« J’ai pu me concentrer sur mes études plutôt que juste tenter de survivre. Cela m’a permis de vraiment être attentif en classe au lieu de m’inquiéter de ce que j’allais faire en cours de gym ou d’où j’allais aller aux toilettes », dit-il.
A quelques kilomètres, les responsables du réseau d’établissements publics de Chicago, qui couvre 2,7 millions d’habitants, ont envoyé des directives sur la même ligne.
« Dans nos écoles, le principal en compagnie du conseiller d’éducation, de l’élève et de sa famille élaborent des plans personnalisés qui permettront d’aider l’élève à se sentir bien », explique Janice Jackson, une responsable du réseau.
L’exemple de Chicago figurait en bonne place dans la circulaire envoyée le 13 mai par l’administration Obama à tout le système public d’éducation, affirmant que l’accès aux toilettes et aux vestiaires devait se faire selon le sexe auquel un élève s’identifie, et non selon son sexe de naissance. Et cette ville du nord des États-Unis n’est pas seule dans ses efforts.
A Los Angeles, les élèves n’ont pas besoin de présenter un rapport médical ou psychologique pour que leur identité sexuelle choisie soit reconnue. A New York, les élèves transgenres peuvent participer aux cours de gym qui sont séparés entre filles et garçons « en accord avec leur identité de genre ».
Mais de telles initiatives en font rugir certains. Onze Etats ont lancé le 25 mai des poursuites contre le gouvernement Obama pour sa circulaire. Et dans une autre banlieue de Chicago, 51 familles poursuivent un lycée pour avoir autorisé un élève né garçon et s’identifiant comme fille à utiliser une cabine fermée mais située dans les vestiaires féminins.
Une décision qui va à l’encontre « du devoir de protéger l’intimité, la sécurité et la dignité de tous les élèves », selon Jeremy Tedesco, de l’organisation Alliance Defending Freedom, l’un des deux groupes religieux derrière la plainte.
Pour Robert Garofalo, le débat actuel marque « en quelque sorte la bataille des droits civiques de cette génération ».
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>> Sixteen-year-old Arthur Brown is finishing his second year in high school in a suburb of Chicago. While his peers are looking forward to summer days at the local mall, Brown knows navigating that simple ritual of American teenage life will be fraught with complexities.
« You calculate when you’re going to be out, and you pray that you’re not going to have to be going to a bathroom when you’re in public, » said Brown, who is transgender — born female but now identifying as male.
For transgender people, hodgepodge solutions to the lack of full access to public facilities are now giving way to discussions about basic rights. In many US public schools, those discussions — and attempts to accommodate trans youth — pre-date the controversies making headlines in North Carolina and elsewhere.
To avoid using public, gender-specific bathrooms, transgender people have resorted to various coping mechanisms, including not eating or drinking while in public, or keeping note of single-person bathrooms in public areas.
But these solutions are not ideal, at best.
« We see much higher instance of things like bladder infections, UTI’s, disorder eating, » among transgender young people, said Jennifer Leininger, program manager at Lurie Children’s Hospital of Chicago’s gender and sex development program.
Brown’s own solution for visiting the mall is to frequent a ‘family’ bathroom. « I’ve had people yell at me for going in the family bathroom, » he said.
– ‘Safe passage’ –
Robert Garofalo, who heads a clinic for transgender children at Lurie Children’s Hospital in Chicago, says the bathroom issue is a genuine concern for his young patients.
« Not infrequently I write what we call a ‘safe passage’ letter for my transgender patients, in case they get harassed by something like the police for entering a bathroom. »
« It all starts with school safety, » Garofalo said. « You can’t have a discussion about learning, and healthy growth and development, if a student has concerns about their safety and well-being. »
Brown’s current high school has made significant efforts to accommodate him and other trans students. The school in Deerfield, Illinois — a village community seven square miles in size with a population of 18,000 — created gender-neutral bathrooms on campus to allow Brown safe access to facilities and a place to change into exercise clothes.
« I was able to focus on school, instead of just surviving. I was able to actually pay attention in class, instead of worrying about what I would do for gym class, where I would go to the bathroom at school, » he said.
Deerfield may seem a far cry from the cultural battles taking place across the country over transgender people’s use of restrooms. But it is just one of many examples of US schools working to accommodate young trans people.
Just a few miles away, the public school system in Chicago, which serves 2.7 million residents, has written guidelines for its school principals.
« What it looks like in our schools is that the principal along with the counselor, the student and their family will be making individualized plans to support the student, so that they feel comfortable in their school, » said Janice Jackson, the chief education officer at Chicago Public Schools.
– Silver lining –
In its recent guidance to US schools telling them to accommodate transgender students, the Justice Department cited Chicago’s efforts along with those of schools and school systems in Alaska, Massachusetts, Oregon, Washington State, Kentucky and elsewhere.
In Los Angeles, the school district does not require students to have a medical or mental health diagnosis in order to have their gender identity recognized. In New York City, transgender students can participate in « sex-segregated » sports classes « in a manner consistent with their gender identity, » according to the district.
These efforts are not without pushback. Officials from 11 states are now suing the Obama administration over its school guidelines.
In another Chicago suburb, there is a lawsuit over an agreement to allow a transgender high school student who was born male but identifies as female to use a private changing area in the girls’ locker room.
Filed on behalf of 51 families, the lawsuit claims the agreement amounts to harassment and violates the « duty to protect the privacy, safety and dignity of all students, » said Jeremy Tedesco of Alliance Defending Freedom, one of two religious freedom groups that brought the complaint.
For Garofalo, all this focus on trans people’s use of bathrooms risks distracting from the deeper issues at stake.
« This is the civil rights battle of this generation to some extent, » he said. « The fact that we’re even talking about young people’s genitalia around bathroom use, has in some ways perverted a political discussion. »
But Garofalo also sees a silver lining in the current debate.
« I do think positive things are beginning to come out of it, » he said, including more pediatric programs addressing the needs of transgender children.