Un homme de 30 ans a été mis en examen et écroué en début de semaine, suspecté du meurtre d’un quinquagénaire, Alain L., dont le corps, recouvert de blessures à l’arme blanche, avait été retrouvé en partie calciné dans une villa à Salazie, au cœur de La Réunion, ce 10 octobre.
L’auteur aurait donc tenté de « maquiller » son crime en « incendie accidentel ». Mais, après auditions de témoins, les enquêteurs se sont rapidement intéressés à son profil. Son téléphone a été géolocalisé dans le secteur, aux heures présumées du meurtre, et les perquisitions ont permis de révéler qu’il était aussi en possession d’objets appartenant à la victime, dont sa voiture, qu’il utilisait pour se déplacer.
Pendant sa garde à vue, il a confié n’avoir pas supporté les avances d’Alain L., homosexuel, d’où ses motivations. L’enquête se poursuit et en attendant le procès, il reste en détention, précise le parquet de Saint-Denis.
L’association LGBTQIA+ Réunionnaise Requeer a fait part de sa « profonde sidération », rappelant dans un communiqué que « derrière chaque crime homophobe se trouve une personne, avec une famille, des amis, et des rêves brisés », que « la vie humaine est précieuse », et qu’il était de notre responsabilité à toutes et tous « d’éduquer, sensibiliser, qualifier et condamner infailliblement ces actes ». « L’homophobie a tué, nous pouvons et devons faire en sorte que les voix des victimes ne soient pas étouffées par la haine ».
Sidoleine Papaya, récemment élue maire, a également exprimé son soutien à la famille de la victime, déplorant que cette violence, même si elle est omniprésente dans le monde, se soit désormais infiltrée à Salazie.