Révélations: Civitas, ce mouvement chrétien sorti de l’ombre, des intégristes qui ratissent très large !!
Toussaint 2012, les traditionnalistes de Civitas invitent des personnalités politiques de tous bords pour un séminaire controversé. La liste des participants ou excusés fait polémique.
Si des groupements catholiques intégristes, tels Civitas, organisent régulièrement des actions visant, notamment, à perturber la représentation d’une pièce de théâtre jugée outrancière, il est moins courant de les voir partager leur tablée avec des élus de la République, des cadres socialistes ou des serviteurs de l’État. C’est pourtant l’affiche dressée par la «rencontre des têtes de réseaux représentant l’engagement chrétien en politique» qui s’est tenue à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), début novembre. Un séminaire qui a eu la particularité de réunir (sur le papier) la crème des opposants au mariage pour tous, de Bernard Poignant, maire socialiste de Quimper, à Jean-Claude Philipot, conseiller national de Civitas, en passant par l’ex-ministre Christine Boutin, le «journaliste engagé» Daniel Licht.
Deux sous-préfets dans la liste
Plus curieux, les organisateurs confirment que deux sous-préfets de la région Centre, présentés ès qualités, ont bien été annoncés à ce séminaire. Une violation du sacro-saint devoir de réserve dévoilée par le réseau de surveillance antifasciste antifa-net.fr. «Je ne sais pas comment mon nom est arrivé sur cette liste, assure l’un d’eux. Je ne sais même pas ce que c’est. Dès que j’ai appris l’existence de ce document, j’ai demandé le retrait de mon nom.» L’autre cadre préfectoral se dit tout aussi surpris: «Franchement, vous me l’apprenez et là, je tombe de ma chaise.»
Pour Jean-Mathieu Robine, militant Modem qui apparaît également sur cette liste, tout cela relève d’une maladresse: «Jean-François Debiol, l’organisateur, est une personne habile, mais maladroite. Il a fait preuve d’amateurisme en laissant apparaître nos qualités respectives. J’étais présent, certes, mais à titre personnel.» Une précision que l’organisateur tente de relativiser. «Sur la centaine de personnes initialement visées, un bon quart a fait preuve de susceptibilité, demandant que l’on retire le nom ou la qualité. Ce sont des caprices de divas.»
D’Orange à Paray
Il n’empêche. Comme l’indique sur son blog Christian Vanneste, l’ex-député UMP démissionné de son parti après des propos négationnistes sur la déportation des homosexuels, la rencontre s’est déroulée sous les meilleurs auspices. Il va même jusqu’à effectuer un parallèle entre cette rencontre et celle du Bloc identitaire, à Orange (Vaucluse). «C’est donc bien la même volonté d’affirmer une identité qui animait à la fois les chrétiens de Paray et les militants réunis à Orange. Ils ne le disent pas de la même manière, mais ils disent la même chose.» Tout est effectivement dit.