À Toulouse, huit mariages homosexuels ont été célébrés depuis le 15 juin. C’est sans bruit que se fêtent aujourd’hui ces unions, loin des manifs et contre-manifs.
Sous les ors de la salle des Illustres à Toulouse, huit mariages homosexuels ont été célébrés à ce jour depuis le premier «oui» échangé par Eloïse et Zoé le 15 juin. Huit mariages, dont un second entre femmes, c’est peu comparé aux 230 célébrations habituelles pendant la même période mais, vu la contestation soulevée par la loi il n’y a encore pas si longtemps, cela paraît déjà beaucoup.
C’est sans bruit aujourd’hui que se fêtent ces unions. Et ces huit mariages apparaissent comme des cérémonies parmi d’autres. «Quand nous sommes sortis samedi du Capitole, nous avons été applaudis par des gens qui passaient par là. Comme n’importe quels autres mariés», observe Jean Sakiroff. Devant trois cents invités de tous horizons, Jean et Jean-Bernard se sont dits «oui». Fin 2008, ils étaient les premiers pacsés du mandat de Pierre Cohen. Une satisfaction pour Jean-Paul Makengo, adjoint au maire, en charge notamment de la diversité, qui a célébré le mariage en rappelant «le combat» politique en faveur de l’union homosexuelle.
Jusqu’à vingt mariages sont célébrés certains jours au Capitole en cette saison. Et dans la file d’attente, l’adjoint n’a jamais eu vent d’une réaction d’hostilité. «ça se passe très bien», souligne Jean-Paul Makengo.
«ça se passe, doucement, sereinement.» C’est aussi le point de vue de Sébastien Kinach, co-délégué de l’association Homosexualités et socialisme, qui se mariera fin juillet. Et pour ce militant, c’était l’essentiel : «Les mariages se font. C’est exactement ce qu’on voulait.» Autre cause de satisfaction : «Les premiers mariages sont le fait de personnes non militantes», observe-t-il.
Pour lui, les opposants, par leurs actions à Roland-Garros ou sur le Tour de France, «se ridiculisent de plus en plus. C’est la preuve d’un mouvement détestable et sans fond.»
Le chiffre : 8
mariages homos> célébrés au Capitole. À Toulouse, huit mariages homosexuels ont été célébrés à ce jour depuis le 15 juin. À la fin août, cela fera une trentaine d’unions.
«Les mariages se font. C’est ce qu’on voulait. ça se passe sereinement. Ce n’est pas une obligation, on peut le faire ou ne pas le faire.» Sébastien Kinach, co-délégué Homosexualités et socialisme.
Les opposants manifestent aujourd’hui place du Capitole
Les organisateurs des manifestations contre le mariage pour tous appellent à un rassemblement aujourd’hui, à midi, place du Capitole, pour soutenir Nicolas, 23 ans, un militant qui a été interpellé lors d’une manifestation à Paris le 19 juin, puis écroué à l’issue de son procès. Le jeune homme était accusé de s’être rebellé contre les policiers et d’avoir déclaré une fausse identité. Aujourd’hui doit se tenir son procès devant la cour d’appel de Paris. «Nous considérons toujours la loi injuste et nous continuons à demander son retrait car le mariage pose la question de la filiation», souligne Isabelle, porte-parole toulousaine. La militante tient à redire que «le mouvement n’est pas homophobe. Nous sommes respectueux des mariés et nous n’allons pas manifester lors des cérémonies.» Par ailleurs, un groupe de jeunes, baptisés les Veilleurs, se réunit square du Capitole le mercredi soir depuis quelque temps.
J.-N. G