Deux jeunes frères, habitant Rouen, ont été condamnés vendredi par la cour d’assises de Seine-Maritime à 25 et 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre, avec une grande cruauté, d’un homosexuel qui les fréquentait.
Les faits se sont produits le 6 août 2012 lors d’une visite d’Aurélien Lefèvre, 22 ans, (condamné à 25 ans), et de son frère Maximilien, 28 ans (condamné à 20 ans), dans l’appartement de Johnny Aubert, 38 ans. Après avoir bu, les deux jeunes ont frappé leur hôte de plus en plus fort. Maximilien le connaissait bien pour avoir été son amant jusqu’en 2011.
« Ils ne l’ont pas tué parce qu’ils n’aiment pas les homosexuels, mais parce que lui, était homosexuel », avait déclaré l’avocate générale.
Johnny Aubert a notamment reçu un meuble et une haltère sur la tête. La victime est décédée quelques jours après les faits, très probablement d’une hémorragie au cerveau. Mais le cadavre n’a été découvert qu’une vingtaine de jours plus tard, en état de décomposition, par un policier venu contrôler pour quelle raison M. Aubert, porteur d’un bracelet électronique, ne venait pas pointer au commissariat. L’appartement était maculé de sang, notamment la salle de bains. Deux couteaux avaient été plantés dans les murs avec des inscriptions homophobes taguées jusque sur des meubles. La victime aurait bien déclenché le bouton d’urgence pour tenter d’avoir du secours, mais n’a pu ensuite décrocher quand le service de probation l’a rappelé.
Une voisine de l’appartement d’en-dessous, qui se trouvait également dans le box des accusés, était venue voir Johnny Aubert, en présence de ses bourreaux, et avait constaté des traces de coups sur son visage tuméfié. Mais elle avait regagné son logement sans prévenir ensuite la police. Elle a été condamnée à un an de prison pour non assistance à personne en danger mais ne devrait pas purger sa peine en détention.
Construction de la personnalité défaillante
De parents alcooliques, les deux frères, placés en familles d’accueil jusqu’à leur majorité, étaient connus pour être violents quand ils étaient ensemble et qu’ils avaient bu. Maximilien était déficient mental léger. Ils avaient déjà agressé la victime à deux reprises avant le meurtre.
La cour a retenu l’homophobie comme circonstance aggravante bien que les deux jeunes aient eu des rapports sexuels avec la victime. L’avocat général avait requis 30 ans de prison pour Aurélien Lefèvre et 20 ans pour son frère, Maximilien, ainsi que deux ans ferme pour la voisine.
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avec l’AFP