Le Steaua Bucarest, actuel leader du championnat roumain, ne peut s’exonérer des propos discriminatoires de son patron, a estimé la Cour européenne de justice (CEJ).
La Cour était appelée à se prononcer sur une demande d’un tribunal roumain qui voulait savoir si les déclarations homophobes de George Becali pouvait engager le club.
La CEJ a répondu par l’affirmative: le club « ne saurait réfuter l’existence de faits permettant de présumer qu’il mène une politique d’embauche discriminatoire en se limitant à soutenir que les déclarations suggestives de l’existence d’une politique d’embauche homophobe émanent d’une personne qui, bien qu’elle affirme et semble jouer un rôle important dans la gestion de cet employeur, n’est pas juridiquement capable de le lier en matière d’embauche », a indiqué la Cour dans son arrêt.
Le fait que le Steaua Bucarest n’ait « pas clairement pris ses distances » avec les déclarations de George Becali « peut être pris en compte lors de l’appréciation de sa politique d’embauche », a-t-elle ajouté.
Or, a rappelé la CEJ, le droit européen interdit toute discrimination à l’embauche, notamment celle fondée sur l’orientation sexuelle.
Ce sera à la justice roumaine de se prononcer sur le fond, mais la Cour a suggéré que le club prenne des « dispositions expresses » dans sa politique de recrutement visant à assurer le respect du principe de l’égalité de traitement.
Ancien député européen, siégeant au Parlement roumain depuis décembre 2012, George Becali, un des hommes les plus riches de Roumanie, a été plusieurs fois mis en cause pour des propos racistes ou homophobes.
En Roumanie, où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’au début des années 2000, les membres de cette minorité figurent toujours parmi les catégories les plus marginalisées.