Trop lesbienne ou pas assez ? En cherchant l’asile politique en Royaume-Uni pour échapper aux discriminations dans son pays, l’activiste nigériane Aderonke Apata s’est heurtée aux préjugés du Bureau de l’Intérieur (Home Office) britannique.
Cette militante des droits LGBT de 47 ans, dont plusieurs membres de la famille et l’ex-compagne auraient été tués à cause de son homosexualité, s’est vue refuser sa demande d’asile au motif que son homosexualité n’est pas avérée. Elle risque l’expulsion.
Aderonke Apata, qui s’était mariée au Nigeria pour dissimuler une relation avec une compagne, doit prouver qu’elle est bien homosexuelle si elle veut rester sur le territoire britannique. Elle a pour cela produit des vidéos et des photographies de sa vie sexuelle, ainsi que des témoignages.
Malgré cela, selon le Home Office, Aderonke Apata n’est pas lesbienne. L’argumentation de l’autorité publique : elle est mère de plusieurs enfants issue d’une relation hétérosexuelle. « On ne peut pas être hétérosexuelle un jour, puis homosexuelle le jour d’après. Tout comme on ne peut pas changer de race », a expliqué mardi l’avocat Andrew Bird, tout en reconnaissant qu’elle avait eu des relations homosexuelles. En outre, l’administration estime qu’elle arborait un look jugé « féminin » lorsqu’elle vivait en Afrique, avant d’adopter son style actuel – cheveux courts, vêtements d’homme – après le premier échec de sa demande d’asile. Un style qualifié de « lesbien stéréotypé » par l’avocat, qui a l’air de s’y connaître en stéréotypes.
Le jugement définitif est attendu fin mars. Une pétition circule pour défendre son statut de réfugiée politique, elle a reçu plus de 30.000 signatures.
Prison et peine de mort pour les homosexuels au Nigeria
Aderonke Apata est arrivée en Grande-Bretagne en 2004 pour fuir des menaces de meurtre. Elle affirme avoir été condamnée à mort par lapidation pour adultère, après que sa belle-famille eut découvert qu’elle était lesbienne. Depuis, elle a essuyé trois réponses négatives à ses demandes d’asile, et vit sans papiers. Ce qui lui a valu un séjour en centre de détention, durant lequel elle a tenté de se suicider.
Depuis 2014, l’homosexualité est un crime passible de prison au Nigeria. La loi prévoit une peine de quatorze ans de détention en cas de mariage homosexuel, et de dix ans pour les personnes affichant publiquement leur relation et celles qui gèrent des sociétés s’adressant aux homosexuels. Auparavant la sodomie était déjà punie de prison. Dans le Nord du pays, où la charia (loi islamique) s’applique, les homosexuels risquent rien moins que la peine de mort.
Prison et peine de mort pour les homosexuels au Nigeria
Aderonke Apata est arrivée en Grande-Bretagne en 2004 pour fuir des menaces de meurtre. Elle affirme avoir été condamnée à mort par lapidation pour adultère, après que sa belle-famille eut découvert qu’elle était lesbienne. Depuis, elle a essuyé trois réponses négatives à ses demandes d’asile, et vit sans papiers. Ce qui lui a valu un séjour en centre de détention, durant lequel elle a tenté de se suicider.
Depuis 2014, l’homosexualité est un crime passible de prison au Nigeria. La loi prévoit une peine de quatorze ans de détention en cas de mariage homosexuel, et de dix ans pour les personnes affichant publiquement leur relation et celles qui gèrent des sociétés s’adressant aux homosexuels. Auparavant la sodomie était déjà punie de prison. Dans le Nord du pays, où la charia (loi islamique) s’applique, les homosexuels risquent rien moins que la peine de mort.
Pour signer la pétition : https://go.allout.org/fr/a/aderonke_hearing/
Pour en savoir plus sur Aderonke : https://www.stophomophobie.com//londres-une-nigeriane-doit-reveler-ses-pratiques-sexuelles-aux-autorites-britanniques-afin-dechapper-a-la-mort-dans-son-pays/