Royaume-Uni Des élèves de 11 ans encouragés à signer une pétition contre le mariage gay par une école catholique

En plein débat sur la légalisation du mariage en Grande-Bretagne, une école catholique a tenté de mobiliser ses élèves autour d’une pétition hostile.

Les élèves – âgés de 11 à 18 ans – d’une école catholique du sud de Londres ont été invités à manifester leur opposition à la proposition du gouvernement britannique d’ouvrir le mariage aux couples homosexuels à travers une pétition.

Selon une élève de l’école Saint Philomena, la directrice de l’établissement les a encouragé à signer une pétition contre la réforme promise par le gouvernement de David Cameron après une réunion sur le sujet au cours de laquelle elle leur a expliqué combien le projet de loi était dangereux et que les unions homosexuelles étaient « contre-nature ».

Selon la jeune fille, « c’était une présentation vraiment désuète et fortement biaisée » et l’exposé a provoqué des remous dans l’assistance.

« Il y a plusieurs étudiantes dans mon année qui ne sont pas hétéro, et c’est aussi mon cas. J’ai été atterrée et dégoûtée par ce qu’ils encourageaient. En fait, ils ont incité des gens influencables à la discrimination. C’est inacceptable ».

Cette initiative fait suite à un appel du réseau des écoles catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles à ses 359 établissements les incitant à faire leur « devoir » en s’assurant « que le véritable sens du mariage ne soit pas perdu pour les générations à venir ».

Egalement contacté par le site LGBT PinkNews, la Coalition pour le mariage s’est montrée embarrassée par la révélation de cette affaire.

Du côté des partisans de l’ouverture du mariage, on parle de « propagande abusive ». « Ces enfants ont été utilisés et manipulés sans vergogne pour servir les objectifs de la droite religieuse, très probablement à l’insu de leurs parents », a estimé pour sa part la Coalition pour l’égalité devant le mariage.

Selon certains avis, l’école Saint Philomena pourrait avoir violé sa mission d’enseignement public, et s’exposerait à des sanctions dans la mesure où la loi britannique sur l’éducation interdit la promotion d’opinions politiques.