Célèbre pour sa participation au décryptage de la machine « Enigma », utilisée par les sous-marins allemands pour communiquer pendant la Seconde guerre mondiale, le mathématicien anglais figurera désormais sur les billets de 50 £, dévoilés ce jeudi 25 mars par la Banque d’Angleterre. 69 ans après sa condamnation pour homosexualité, Alan Turing remplace ainsi Matthew Boulton et James Watt, pères de la machine à vapeur.
Pionnier de l’informatique, il s’était notamment interrogé sur l’intelligence artificielle et a donné naissance en 1950 au « test de Turing », encore en vigueur aujourd’hui pour tester la faculté d’une machine à interagir avec un être humain.
Alan Turing a joué « un rôle pivot » dans le développement des premiers ordinateurs, lorsqu’il a travaillé au National Physical Laboratory, puis à l’université de Manchester, a rappelé le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey.
Condamné en 1952 pour « outrage aux bonnes mœurs », après avoir eu des relations avec un homme, illégales au Royaume-Uni jusqu’en 1967, Alan Turing a été contraint une castration chimique d’une année. Il est mort en 1954, empoisonné au cyanure. L’autopsie a conclu à un suicide, qui n’aura jamais été formellement prouvé.
La reine Elizabeth II l’a gracié à titre posthume en 2013, sur proposition du ministre de la justice Chris Grayling qui avait évoqué un « homme exceptionnel à l’esprit brillant ». La demande avait déjà été formulée en 2012 par plusieurs scientifiques.
En 2017, le gouvernement britannique a finalement adopté la « loi Turing », afin de gracier systématiquement tous les hommes qui auront été condamnés en vertu de textes homophobes, depuis abrogés.