Une confortable majorité des députés britanniques a voté pour le mariage pour tous, hier soir. Le pays pourrait devenir, cet été, le 12e pays du monde à accorder l’égalité complète aux couples gay et lesbiens.
Un vrai plébiscite! Le mariage pour tous version british a été adopté hier soir par la Chambre des communes. Le texte proposé par le Premier ministre conservateur David Cameron a rallié 400 députés sur les 650 que compte l’assemblée. Seules 175 voix se sont exprimées contre le projet de loi, principalement dans les rangs du Parti conservateur au pouvoir, dont une majorité d’élus s’est prononcé contre le texte, défiant ainsi le chef de la majorité.
Débat feutré
Contrairement à la France, et aux empoignades parlementaires qui se déroulent actuellement au Palais Bourbon, le Royaume-Uni connaît un débat relativement feutré sur le projet. Il n’y a pas eu de manifestations de masse pour ou contre le «mariage gay». Il faut dire que les questions qui fâchent dans l’Hexagone sont ici déjà partiellement réglées. Depuis 2008, les couples lesbiens unis civilement sont déjà autorisés à recourir à la procréation médicalement assistée (PMA); depuis 2010, l’adoption d’enfants conçues via la gestation pour autrui (GPA) est également permise. Par ailleurs, l’opposition des églises anglicanes et catholiques a été calmées par la promesse qu’elles ne seraient pas obligées de célébrer elles-mêmes ces unions. Une condition que certains militants LGBT prévoient de remettre en cause par un recours à la Cour européenne des droits de l’homme.
Prochaine étape: la Chambre des Lords
Toutefois, la bataille n’est pas terminée pour les partisans britanniques de l’égalité. Le projet de loi doit maintenant être soumis à la très prude Chambre des Lords. Mais selon les observateurs, cette assemblée qui comprend des membres du clergé et de l’aristocratie aura du mal à censurer le texte compte tenu de l’ampleur du vote d’hier soir. Les Lords auraient, tout au plus, la capacité de faire traîner le dossier. Le Premier ministre David Cameron entend faire signer la loi à la reine cet été au plus tard.