Une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées, ce samedi 3 août, avec des bannières et drapeaux arc-en-ciel, dans le centre de la ville, en dépit de l’interdiction, systématiquement formulée depuis 2013 par les autorités, l’événement étant assimilé à de la « propagande homosexuelle ».
Saint-Pétersbourg est pourtant considérée comme « friendly » dans le pays. Mais les manifestants ont rapidement été encerclés par les troupes de la Garde nationale. Une douzaine d’entre-eux ont été interpellés, trois autres ont été raccompagnés par ambulance, précise la presse. Ils sont accusés de violation de la loi sur les rassemblements publics, de promotion donc « de relation sexuelle non traditionnelle auprès des mineurs ».
La marche était dédiée à Elena Grigorieva, 41 ans, militante pour la cause, qui participait régulièrement à ces manifestations. Elle a été assassinée le 19 juillet dernier près de chez elle, à Saint-Petersbourg.
La jeune femme avait déjà été victime de violences et menaces, et son nom figurait, parmi 19 autres personnes, sur une liste, appelant sur internet à « mener des actions » contre les LGBT.
« Le mois suivant, on l’a retrouvée morte. Mon nom y était aussi, avant la suspension du site il y a deux semaines », confie Nikita Tomilov, 22 ans, autre activiste, originaire d’Ekaterinbourg. « On reçoit tellement de menaces, ça ne m’avait pas inquiété. Mais depuis, j’ai été suivi dans la rue et avec le meurtre d’Elena, j’évite les espaces publics. C’est moi normalement le suivant, alors j’ai peur. »
Les autorités ont annoncé avoir arrêté un premier suspect, un homme de 38 ans, qui aurait évoqué un conflit familial. Motif qui ne semble pas convaincre l’entourage d’Elena Grigorieva. Un deuxième, de 27 ans, a d’ailleurs également avoué le meurtre.