Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a défendu mardi une loi russe interdisant la propagande de l’homosexualité en soulignant que les gays pouvaient « se livrer à leurs activités » sans être poursuivis comme à l’époque soviétique.
L’article du code pénal qui pénalisait l’homosexualité « a été aboli il y a longtemps et les homosexuels peuvent se livrer à leurs activités en toute liberté et en toute impunité », a déclaré M. Lavrov au cours d’une conférence de presse avec son homologue néerlandais, Frans Timmermans.
« Cela se fait dans le cadre des engagements de tous les pays contre la discrimination », a-t-il poursuivi.
« Mais nous n’avons pas pris d’engagements pour autoriser la propagande (de l’homosexualité) qui est en général très agressive », a dit Sergueï Lavrov.
La Douma (chambre basse du Parlement russe) a voté en janvier en première lecture une loi qui punit les auteurs de tout « acte public » faisant la promotion de l’homosexualité.
Cette loi, qui prévoit des amendes allant jusqu’à 500.000 roubles (12.500 euros), est déjà en vigueur dans plusieurs régions russes, notamment dans la deuxième ville de Russie, Saint-Pétersbourg. Elle a déclenché les critiques de la communauté homosexuelle mais aussi de pays occidentaux.
Les militants homosexuels sont très mal traités en Russie. L’homosexualité y était considérée comme un crime jusqu’en 1993, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999, bien après la chute du régime soviétique en 1991.
Les manifestations qu’ils essayent d’organiser depuis 2006 sont régulièrement interdites par les autorités et dispersées sans ménagement par la police.