Le peintre auteur de la toile montrant le président Vladimir Poutine et son Premier ministre Dmitri Medvedev en sous-vêtements féminins a indiqué jeudi 29 août à l’AFP avoir demandé l’asile politique en France.
>> Monsieur le Président de la république française @fhollande, SVP, donnons un « Avenir » à #Konstantin #Altounine qui demande l’asile politique en France.
Konstantin Altounine, 45 ans, est l’auteur de tableaux controversés qui avaient été exposés à Saint-Pétersbourg dans un petit musée privé avant la descente mardi de policiers armés de kalachnikov qui avaient confisqué quatre toiles dont celle intitulée « Travestis » avec Vladimir Poutine et Dmittri Medvedev, portant respectivement une nuisette et un ensemble soutien-gorge – culotte.
Après le raid qui a conduit à la fermeture du « Musée du pouvoir », le peintre a fui en urgence la Russie pour la France laissant son épouse et sa fille de deux ans. « Hier (mercredi) je suis allé à la préfecture pour déposer une demande d’asile », a-t-il dit jeudi au téléphone à l’AFP depuis Paris.
« Des gens qui ont organisé mon exposition ont été amenés au commissariat. Quand j’ai appris ça, j’ai décidé d’acheter un billet et de quitter le pays immédiatement. J’ai dû emprunter de l’argent », a-t-il poursuivi.
« Je pensais que nos autorités avaient un bon sens de l’humour »
Il a raconté avoir décidé de peindre Poutine et Medvedev en « Travestis » en septembre 2011, lorsque les deux hommes alors Premier ministre et président ont annoncé qu’ils échangeaient leurs fonctions.
« C’est une ironie tout à fait innocente. Je les ai peints quand ils ont commencé à changer de places. C’était marrant et j’ai réagi naturellement en utilisant un sujet classique (de deux femmes qui se coiffent l’une l’autre) », a-t-il raconté.
Des tableaux saisis à l’initiative du député Milonov
Selon le directeur du musée fermé, Alexandre Donskoï, les tableaux ont été saisis à l’initiative du député local Vitali Milonov, auteur de la loi controversée pénalisant la propagande homosexuelle devant mineur.
Il a été représenté sur l’un des tableaux confisqués devant un bateau arc-en-ciel, symbole de l’homosexualité. Selon Konstantin Altounine, ce tableau était une commande de la part des organisateurs de l’exposition. « A vrai dire, je ne savais même pas qui c’était », a-t-il ajouté. Après avoir visité l’exposition, Vitali Milonov a déclaré aux médias locaux qu’il ne voulait pas être peint « avec un drapeau brandi par des pervers et des sodomites séropositifs ».
« Les autorités ont mis des scellés au musée parce qu’elles n’ont pas aimé l’exposition. Je ne sais pas quel autre pays du monde est aussi arriéré », a lancé le peintre.
Nous avons mis en place une pétition adressée à tous les principaux partenaires et fournisseurs des J.O. justement pour les inviter à dénoncer les conséquences des lois russes contre la répression homophobe et cesser leur sponsoring : http://www.change.org/fr/pétitions/partenaires-et-fournisseurs-des-j-o-de-sotchi-dénoncez-les-conséquences-des-lois-contre-la-propagande-gay-en-russie
Plus le nombre de noms recueillis sera élevé, plus la probabilité d’une action contre les lois homophobes russes, de la part du Comité international Olympique grandira, c’est pourquoi il est important de signer et de faire circuler les pétitions sans modération.
Le HuffPost avec AFP