>> Putin Imposes Secret Sanctions on Pro-Gay Obama Campaign Donors
Désormais, certains donateurs de la campagne de Barack Obama ne pourront plus plus poser le pied sur le sol russe à cause de leur militantisme en faveur des homosexuels. Cette décision de Vladimir Poutine émane d’une société qui, très largement, se dit ouvertement homophobe.
>> Vladimir Poutine vient d’élargir sa liste noire des personnes interdites d’entrée sur le territoire russe aux donateurs « pro-gays » soutenant Barack Obama. Le Président russe ne cache pas son homophobie. Comment expliquer cette campagne de haine contre les homosexuels ? Pourquoi une telle peur de l’homosexualité ?
Arthur Clech : Je ne pense pas que la question est tant de savoir si Vladimir Poutine est personnellement fanatiquement homophobe ou non. Il est vraisemblablement homophobe comme la majorité des Russes. Il est pour le moins certain que ses déclarations sur l’homosexualité, arrachées en quelques sortes avant les Jeux Olympiques, font montre d’une réticence affichée à se prononcer sur la question. Ce qui est l’occasion de curieuses pirouettes : il a pu tour à tour affirmer qu’il ne fallait pas créer une « xénophobie » à l’endroit des personnes « ayant une orientation sexuelle non traditionnelle », ce qui lui permettait de ne pas reprendre à son compte le terme d’« homophobie » et de montrer dans un même temps une certaine libéralité (fin novembre 2013). Par ailleurs, il affirmait qu’on ne persécuterait pas les homosexuels lors des J.O. … s’ils « laissaient tranquilles les enfants », renchérissant aux amalgames de la législation actuelle russe condamnant à la fois la « propagande » de l’homosexualité et de la pédophilie. Ses invectives homophobes se formulent sur l’arène internationale puisque la Russie aurait l’ambition, à défaut d’idéologie réelle du parti poutinien « Russie Unie », de prendre le contre-pied de l’Occident en s’appuyant sur les « valeurs traditionnelles ». La démonisation des homosexuels dont la reconnaissance des unions proviendrait de la « croyance en satan » (octobre 2013) serait la preuve de la perdition de l’Europe s’éloignant de ses « racines chrétiennes ». Il n’hésite pas aussi à brandir le spectre de la propagande de la pédophilie en évoquant la constitution en Europe de partis qui la défendraient. Néanmoins, cet argumentaire religieux est rarement poussé jusqu’au bout et l’on se souvient qu’à la question lors d’une conférence de presse en 2007 sur ce qu’il pensait de la déclaration de l’ancien maire de Moscou, Loujkov, à propos du caractère « satanique » de la gay pride, il avait répondu ≪ mon attitude vis-à-vis des gay prides et des minorités sexuelles, elle est très simple, … et elle se résume au fait que l’un des plus graves problèmes du pays, c’est la démographie ≫. La « crise morale et démographique » serait la voie qu’aurait empruntée l’Occident et dont se protègerait la Russie. Dans le même registre, lors de son allocution de fin d’année, il invective la « prétendue tolérance » en vigueur en occident qu’il nomme « sans différence de sexe » et « stérile ». Pourtant, en janvier 2014, à la veille des JO de Sotchi, il se réfère à la séparation de l’Eglise et de l’Etat pour affirmer que la position de l’église orthodoxe sur l’homosexualité n’est pas celle de l’Etat russe.
En effet, dans un pays multi-ethnique et multiconfessionnel, le discours du président laisse à dessein des ambivalences dans la mesure où il ne s’identifie pas complètement au discours de l’église orthodoxe. Ce discours entretient des peurs des Russes sur une démographie en berne (panique démographique) et donc sur une jeunesse à protéger (le leitmotiv de la corruption de la jeunesse) par la loi contre une violence que la « propagande », le terme a une connotation soviétique, des « relations non traditionnelles » infligerait aux mineurs. D’une part, le terme d’homosexualité est soigneusement occulté, d’autre part un amalgame à faire entre homosexualité et pédophilie est suggéré.
Il faut cependant souligner qu’il n’a pas fallu attendre la loi anti-gay pour que l’homosexualité soit perçue comme une menace occidentale à l’intégrité d’une identité russe qui se veut, si l’on en croit les idéologues officiels du régime comme Douguine, « particulière », c’est-à-dire plus spirituelle, désintéressée et moins matérialiste que l’Occident. Personne en Russie n’est dupe du niveau de corruption des élites de ce pays mais la défense de l’enfance de l’influence dite pernicieuse de l’Occident – on l’avait vu avec l’interdiction faite aux Américains d’adopter les orphelins russes puis celle faite aux couples gays étrangers – permet au régime en place de se racheter à peu de frais une légitimité, chancelante après les mouvements de contestation de l’hiver 2011-2012.
43% des Russes préconisent l’adoption de mesures radicales à l’égard des personnes homosexuelles : 22% approuvent l’idée d’un suivi médical forcé, 16% sont pour l’isolement et 5% des Russes sont mêmes favorables à « l’élimination » des homosexuels. Quelle est l’origine de cette profonde homophobie de la société russe ? Quel est le poids de la religion, et de l’histoire ? S’est-elle radicalisée ?
Peut-être faudrait-il se méfier en général des statistiques, des enquêtes d’opinion en général, et en particulier en Russie, car les questions s’y avèrent parfois par trop suggestives surtout dans un contexte général où l’on oppose les minorités, religieuses, ethniques, sexuelles etc. à une majorité qui souvent se retrouve elle-même minorisée sur un des points. On pourrait penser que des sondages sur les oligarques, une catégorie honnie par la population russe et qui se porte plutôt bien en Russie, ne donneraient pas non plus des résultats tendres pour cette minorité qui se cache à travers une « opinion publique » d’une majorité qu’unit en fait peu de traits communs, puisque la société russe se distingue par des disparités sociales très clivées.
Il est vrai que l’homophobie reprend de la vigueur depuis la seconde moitié des années 2000 après une période où, notamment chez les jeunes, on avait observé une tolérance accrue envers les homosexuels. Il faut se souvenir que durant la perestroïka, l’une des rares périodes où l’on observait la naissance d’une société civile et un intérêt ardent pour la chose publique, la population russe d’après une étude commandée par l’Académie des Sciences en 1990, situaient les homosexuels après les skinheads et les stalinistes, parmi les populations les plus honnies. Les réponses aux mêmes questions que vous citiez étaient encore plus effrayantes. Alors, si les skinheads et les stalinistes sont plus en faveur aujourd’hui qu’alors, les homosexuels ont pâti d’un dénigrement systématique ces dernières années dans les médias et par les institutions les plus diverses (corps médical, école, armée, églises etc.). Cependant, la société russe a pris conscience qu’une population homosexuelle vivait en son sein. Son existence était transposée auparavant à un autre monde, reléguée à la variété ou apparaissait comme un phénomène intrinsèquement occidental. Aujourd’hui, paradoxalement, cette loi a permis l’émergence d’une autre visibilité des homosexuels. Aussi, si une partie importante de la population, indifférente, ou qui ne savait se prononcer à leur égard s’est rangée du côté de l’hostilité, une autre partie de la population, minoritaire, s’est informée et a pris fait et cause pour une population qu’elle ignorait largement auparavant, non sans nourrir des préjugés datant d’une autre époque.
>> The Kremlin has expanded its secret “black list” of Americans banned from Russia to include Obama campaign fundraisers tied to the LGBT community and senior Congressmen, diplomatic sources tell The Daily Beast. Moscow’s list, these sources say, was expanded in retaliation to the Obama administration’s attack on the assets of key business associates of Vladimir Putin in March.
The Russian government has been working for months to expand the list in response to the three rounds of sanctions against Russian officials, businessmen, and institutions. But unlike the United States, which made all three rounds of sanctions public, the Russian government only publicly revealed one list of sanctioned Americans, which included top Senators and White House officials. The contents of the subsequent additions to the Russian list, however, remain officially undisclosed.
In late March, the Russian Foreign Ministry said publicly that it had responded to the second round of U.S. sanctions by expanding its black list. But the Kremlin said it would not reveal the names publicly.
“Of course, such actions cannot remain unanswered. Russia responded by undertaking similar measures,” the foreign ministry said in a statement that was all-but-ignored in the West.
Russian officials sanctions scoffed at the first U.S. sanctions list, which included mostly politicians. Then the Kremlin crafted a proportional response, sanctioning Americans equivalent to the Russians punished by the U.S. For example, Senate Majority Leader Harry Reid was sanctioned because the U.S. sanctioned Valentina Matvienko, the head of the upper chamber of the Russian Duma.
But the second American list was more personal, going after big businessmen in Russia who were very close to Putin—his moneymen and his cronies. Putin said in late April that he was baffled that the Americans were targeting the Russian oligarchs.
“As for the sanctions, I consider the first package of sanctions an unlawful and hostile act against Russia, and a step that will definitely damage Russia-U.S. and Russia-EU relations. But as for the second package of sanctions, it is not even clear exactly what they are all about, because they have no cause and effect link to what is happening now in Ukraine and in Russia,” he said.
So when the Kremlin responded, the Russians had to get a little creative. Many top American businessmen are not necessarily close to President Obama personally, so Moscow chose to sanction top Obama campaign bundlers as the closest means of direct retaliation.
Diplomatic sources confirmed to The Daily Beast that the expanded and still-secret Russian sanctions list includes five top Obama campaign bundlers as well as about a dozen top Senators and Congressmen who were not included in the first list. The names of the specific bundlers remains a secret, but a focus was put on those with ties to the gay and lesbian community; it’s a reflection of the ongoing fight between the Kremlin and the White House over Russia’s laws punishing the promotion of LGBT “propaganda.”
Because the Russian list is secret, the only way a bundler or lawmaker can determine if he or she is on the sanctions list is to apply for a visa to visit Russia. If the visa is rejected without explanation, the applicant is on the list. Early last year, well before the Ukraine crisis, Rep. Chris Smith discovered he was on Russia’s black list when he applied for a visa. Smith has been a harsh critic of Russia’s record on human rights.
The U.S. released a third list of Russian officials, businessmen, and institutions subject to sanctions last week and more U.S. sanctions could be on the way. Russian media revealed a leaked secret State Department cable dated April 21 asking U.S. embassies in Europe for any information “including compromising materials” about European businesses or officials that have deep ties to Russia.
Putin warned April 29 that he was preparing a new, third round of retaliatory sanctions against U.S. and European businessmen connected to Russia.
“Let me say again that there is nothing good in these sanctions—they will be damaging. The Russian Federation Government has already proposed some countermeasures,” Putin said. “I do not see a need for us to take countermeasures. But if this kind of situation continues, of course we will have to start looking at who is doing what in Russia in different sectors of our economy, including the energy sector.”
Putin didn’t mention that his black list had already grown.
Avec atlantico.fr