#Russie : Quand #VladimirPoutine se présente en défenseur des valeurs conservatrices

La Russie refuse « la soi-disant tolérance, stérile, qui ne fait pas de différence entre les sexes », a affirmé Vladimir Poutine. « De plus en plus de gens dans le monde soutiennent notre position, qui est la défense des valeurs traditionnelles qui constituent depuis des millénaires la base morale et spirituelle de la civilisation de chaque peuple », a poursuivi le président russe.

Poutine a par ailleurs dénoncé le fait que l' »on procède aujourd’hui dans de nombreux pays à une réévaluation des normes morales (…) on exige de la société, aussi étrange que cela puisse paraitre, qu’elle mette sur le même plan le bien et le mal ».

La Russie a en la matière « un point de vue conservateur, mais le conservatisme a pour but d’empêcher un mouvement en arrière et vers le bas, dans le chaos des ténèbres », a conclu Vladimir Poutine en citant le philosophe orthodoxe Nicolas Berdiaev, qui avait été expulsé de Russie après la révolution de 1917.

La Russie a été vivement critiquée en Occident après la promulgation en juin dernier par le président Poutine d’une loi punissant la « propagande » homosexuelle devant mineurs, un texte vivement critiqué par des défenseurs des droits de l’homme le jugeant discriminatoire.

Lors d’un long discours à la nation de 70 minutes, le président russe a semblé déterminé à redorer l’image de la Russie, mise à mal par les critiques occidentales de la loi contre l’homosexualité qui a provoqué des appels au boycottage des Jeux olympiques de Sotchi, un projet qu’il chérit particulièrement.
Sa prise de position en tant que défenseur des valeurs conservatrices et ses critiques cinglantes envers les pays occidentaux s’inscrivent dans le cadre de ses efforts pour renforcer sa base politique faite majoritairement d’ouvriers, d’agriculteurs et de fonctionnaires, face aux critiques grandissantes de la classe moyenne urbaine. Mais son discours s’adressait aussi aux conservateurs du monde entier.