Le 8 juin dernier, l’association LGBT+ afro-caribéenne, Diivines lgbtqia+, membre du collectif « chlordécone justice et réparation », a obtenu le vote d’un vœu portant sur la gratuité et l’universalité du dépistage à Paris d’un pesticide hautement toxique et cancérogène, le chlordécone.
Ce voeu co-rédigé par Diivines lgbtqia+ et porté par l’élue parisienne et activiste éco-féministe lesbienne, Alice Coffin, avec le soutien de Laurent Sorel, a été adopté à l’unanimité par les conseillers de la ville de Paris.
Pour rappel, le chlordécone est une substance déversée abusivement dans l’environnement par épandage aérien, dans les plantations de bananes de Guadeloupe et de Martinique, entre 1972 et 1993, alors que la nocivité de ce produit pour l’homme était déjà largement sue. Ce pesticide est notamment responsable des cas de cancers de la prostate dont les 2 îles ont les plus fortes prévalences au monde, mais il cause en outre, des retards dans le développement moteur et cognitif chez le nourrisson ainsi que chez le jeune enfant. D’autres effets nuisibles sur la fertilité ont été observés en laboratoire et sont probables chez l’Homme sur plusieurs générations.
Aujourd’hui, grâce à l’adoption de ce vœu, concrètement, les parisiens ou les personnes venant se faire dépister dans les centres de santé de la ville de Paris n’auront plus à débourser entre 120 et 160 euros pour savoir s’ils ont du chlordécone dans le sang, a fait savoir Anne Souyris, dans une lettre adressée par l’adjointe à la santé publique de la ville de Paris, mi-juin, auprès des professionnels des dispensaires de la capitale.
Dans une interview donnée sur 76crimes, Pierrette Pyram Ambrosio, la présidente de l’association Diivines lgbtqia+ attend désormais des actes: coordination avec l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, formation des médecins, effectivité de l’accès au dépistage auprès de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP), mise en place d’une campagne nationale de sensibilisation à l’impact du chlordécone sur la santé des populations qui sont ou ont été exposées, en raison de la contamination environnementale aux Antilles (eaux de surface, nappes phréatiques, littoraux, faune, flore, produits issus de l’agriculture, de la pêche côtière et de l’élevage contaminés à divers degrés).
D’ores et déjà avec son association, elle travaille à établir une liste de 10 personnes volontaires pour se faire dépister, en souhaitant que les conséquences de ce scandale sanitaire puissent être prises avec la même considération par les autorités, que d’autres crises environnementales.