Selon un rapport de l’ASSAf : L’homosexualité est une variation naturelle de la sexualité

Des preuves scientifiques montrent que le « comportement sexuel humain » est naturellement varié et ne doit pas constituer un motif de discrimination, selon un rapport de l’Académie des sciences d’Afrique du Sud (ASSAf), publié le 10 juin 2015.

Intitulée « La diversité dans la sexualité humaine : implications pour la politique en Afrique », l’étude a été réalisée en collaboration avec des instituts de recherche internationaux, pour répondre à un nombre croissant de lois interdisant l’homosexualité sur le continent, notamment au Burundi, au Cameroun, au Nigeria et en Ouganda.

« La communauté scientifique s’inquiétait d’une tendance croissante à l’homophobie en Afrique », affirme la présidente du Conseil de la recherche médicale en Afrique du Sud, Glenda Gray, qui a codirigé l’étude.

« En tant que professionnels de la médecine, nous avons estimé que l’Afrique a besoin d’une étude scientifique de consensus réalisée sur le continent par un groupe d’experts susceptibles de présenter les données les plus à jour et de formuler des recommandations sur de futurs axes de recherche. »
Le rapport n’a trouvé aucune preuve scientifique à l’appui des opinions selon lesquelles l’homosexualité constituerait un comportement sexuel anormal.

« Il y a aujourd’hui un large consensus au sein de la communauté scientifique mondiale sur le fait que l’homosexualité est une variation naturelle de la sexualité humaine sans conséquences intrinsèquement nuisibles sur la santé”, écrivent les auteurs.

« Dans ce contexte, les gouvernements ont le devoir de tenir compte des perspectives scientifiques et de miser sur les connaissances scientifiques les plus récentes, lors de l’adoption de politiques et de la promulgation de lois. »

Elle n’a pas non plus identifié d’éléments de preuves démontrant que l’orientation sexuelle pourrait être modifiée grâce à une thérapie, que les parents peuvent orienter l’éducation de leurs enfants dans le sens d’en faire des homosexuels, ou que l’homosexualité serait contagieuse.

Le rapport présente des preuves substantielles de ce que la diversité sexuelle a toujours été une composante normale de la société. De fait, il conclut que la tolérance vis-à-vis des personnes ayant de l’attirance pour d’autres personnes du même sexe qu’elles profite aux communautés et a un impact positif sur la santé publique, la société civile et la croissance économique à long terme.

Tolérance

« Nous avons pu établir que la diversité de genre et la diversité des orientations sexuelles sont des choses normales. Et si vous parvenez à réduire le niveau de discrimination, vous améliorez l’accès aux soins de santé, la prise en charge des pathologies comme le VIH, et vous pouvez également en atténuer les conséquences économiques sur la santé », affirme Glenda Gray.

D’après Amnesty International, actuellement, l’homosexualité est punie par la loi dans trente-huit pays africains.

« En général, il existe des préjugés tenaces à l’égard des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués en Afrique, même s’il est difficile de faire la part des choses entre l’opinion de la population et celle de ceux qui poussent à l’adoption d’une législation homophobe », relève Matthew Clayton, coordonnateur des politiques à Triangle, une organisation de protection des droits de l’homme, basée au Cap et qui soutient la communauté des LGBTI.

Ce déphasage s’ajoute à l’absence de cohérence dans l’application des lois anti-homosexualité et place les groupes sociaux concernés dans une instabilité juridique et sociale, estime-t-il.

« Il y a aussi l’idée omniprésente et fausse selon laquelle l’homosexualité est une réalité étrangère à l’Afrique, importée de l’Occident », affirme-t-il.

Le rapport relève toutefois que les chercheurs ont trouvé des références à l’homosexualité remontant à la période précoloniale.

Matthew Clayton estime en outre que le rapport pourrait encourager les décideurs politiques, les chefs religieux et les communautés à en apprendre davantage sur les LGBTI qui vivent dans leur pays et “rejeter des opinions qui peuvent être dommageables » à la tolérance.

Glenda Gray formule pour sa part l’espoir que ce rapport soit un premier pas vers le changement.

« Les auteurs de l’étude sont des scientifiques respectés, et on espère qu’en présentant leurs conclusions, leurs opinions seront considérées comme reflétant l’opinion majoritaire et dignes de confiance, et contribueront à la prise en compte de la diversité de genre et des orientations sexuelles », conclut-elle.

 

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>> A step forward for equal LGBT rights in Africa. Last week, the influential Academy of Science of South Africa (ASSAf) published a study on the science of human sexual diversity.

A comprehensive review of recent scientific papers on the subject, it concluded that sexual behaviour is naturally varied, and discrimination unjustified. It stated that there is no evidence that orientation can be altered by therapy or that being gay is contagious.

The report also sets straight the idea that homosexuality is a Western malaise: « There is no basis for the view that homosexuality is ‘un-African’ either in the sense of it being a ‘colonial import’, or on the basis that prevalence of people with same-sex or bisexual orientations is any different in African countries compared to countries on any other continent. »

Going further, the report asserted not only that tolerance of sexual diversity benefits communities but it positively affects public health, civil society and long-term economic growth.

Zero tolerance

Launched at the Seventh South African AIDS Conference in Durban, the study comes a year after the Ugandan government passed a law imposing a life sentence on anyone who has sexual relations with someone of the same sex. Other countries, including Burundi, Cameroon and Nigeria, then passed similar anti-gay laws.

ASSAf president Daya Reddy is hopeful that the report may be a step towards change on the continent. « I expect there to be interest not only among policy-makers but also from across civil society, » he says.

African voice

The report also calls for more research, including a large-scale study looking at « the prevalence, genetic patterns and familial association of gender and sexual diversity ».

« By doing science in Africa on sexual diversity, we will get an authentic African voice, » says co-author Glenda Gray of the South African Medical Research Council.

It’s not surprising that the report is a South African initiative. The country’s post-apartheid constitution was the first in the world to outlaw discrimination based on sexual orientation.

Gray hopes the report will have a similar impact to earlier ASSAf consensus studies, like the one debunking the notion that HIV infection could be treated with diet rather than drugs, which pushed the South African government to take a more scientific stance on the issue.