Les stéréotypes tentant de justifier l’homophobie sont assez souvent répétitifs, comme nous le rappelait récemment Rémy Vionnet dans son article « Tout ce qu’un homophobe devrait savoir « , et révèlent presque toujours une profonde méconnaissance de ce qu’est l’homosexualité de par leurs auteurs.
Ainsi, l’une des fables concernant les individus qui ont si peur des LGBTI vient d’être mise à mal. Le taux de dépression et de suicide des homosexuels tiendrait bien effectivement du rejet dont ils font l’objet. Une étude réalisée par Dr Delaney Skerrett, qui dirige une équipe de chercheurs de l’Institut australien pour la recherche sur le suicide et la prévention (AISRAP) dans le Queensland vient une nouvelle fois conforter malheureusement le pire : l’intolérance de la société toute entière et non pas uniquement celle de la cellule familiale.
« Nous avons tendance à penser que la détresse psychologique des personnes LGBTI est souvent liée au rejet familial mais elle semble être en grande partie la conséquence de problèmes relationnels, notamment avec leurs partenaires. Parce que malheureusement, ils sont confrontés à la stigmatisation et le manque d’acceptation au niveau sociétal, ce qui perturbe considérablement leur quotidien et ne peut qu’engendrer des conflits.
Si votre relation est toujours remise en question par la société, et apparaît moins sérieuse que celle de vos amis hétérosexuels par la famille, vos problèmes de couple également, ce qui signifie que vous n’êtes pas pris en compte en tant qu’individu. C’est perturbant. Et, les chiffres le confirment, et les témoignages de l’entourage également : Lorsqu’il y acceptation de la famille, tout est différent, plus encourageant. Et dans ces cas, il n’y a jamais de problème. Mais l’étude concerne celles et ceux qui n’auront pas réussi à faire considérer leur relation. Et, il y a encore pas mal de chemin à faire pour aider les personnes LGBTI à pouvoir mener une vie saine et heureuse. »
L’enquête révèle d’ailleurs qu’aucun cas de suicide parmi les « gays » n’a été attribué à des troubles psychotiques, qui représentent cependant plus de 12,9 % des suicides constatés chez les hétérosexuels.
Par conséquent, si nous devions nous fier à cette analyse du Dr Delaney Skerrett qui ne concerne pourtant que des témoignages de personnes suicidaires ou de proches de suicidés en Australie, il apparaît très clairement que les LGBTI n’ont aucun troubles mentaux particuliers, mais souffrent bien des comportements homophobes, en famille ou plus généralement, en société.
Terrence Katchadourian
STOP HOMOPHOBIE
>> Researcher Dr Delaney Skerrett, along with colleagues Professor Diego De Leo and Dr Kairi Kõlves, from the Australian Institute for Suicide Research and Prevention, have been conducting research over the past year, using information from the Queensland Suicide Register to find out more about the factors related to LGBTI suicide.
“I have to say I was surprised about the family conflict part,” Dr Skerrett said. “We tend to assume that the psychological distress LGBTI people are often going through is due to family rejection. But it seems that’s not so much the case. The conflict seems to be largely related to relationship problems, with partners.”
Dr Skerrett says a bigger problem facing gay people stems from the frosty reception they receive in society. “Lesbian, gay, bisexual, transgender and intersex people are still facing stigma and a lack of acceptance at a societal level and that plays out in various ways in their lives, like relationship conflict,” he said. “If your relationship seems less valid than that of your straight friends and family, your problems are less valid, too, which means they’re not addressed. “The numbers are telling us there’s a general acceptance at the family level, which is great; it’s really heartening.
“This seems to be backed up in the early stages of our second phase, where we’re doing interviews. But it says we still have a way to go in helping LGBTI people live healthy, happy lives.”
In more predictable findings, the survey found LGBTI people who died from suicide are more likely to suffer depression than straight Australians. However, no suicides in the LGBTI group were attributed to psychotic disorders, which accounted for 12.9% of suicides in the non-LGBTI cases examined.
Part two of the project, sponsored by beyondblue, involves interviewing people who were close to an LGBTI person who died by suicide, looking at their lives and what might have led up to the decision for them to take their own lives.
“We are trying to dig much deeper by interviewing family members or friends directly. Plus we’re interviewing LGBTI people of the same gender identification and similar age as a comparison,” Dr Skerrett said.
If you have lost a friend or family member to suicide in recent years and wish to assist this research, Dr Delaney Skerrett can be contacted by phoning 3735 3393 or email him via d.skerrett@griffith.edu.au