#SIDA : amère #déception face au manque de #volontarisme de la #France

AIDES, Coalition PLUS et Act Up-Paris accueillent avec amertume la décision de la France de ne pas contribuer davantage à la lutte mondiale contre le sida en augmentant sa contribution au Fonds mondial. Les trois associations ont publié (3 décembre) un communiqué en ce sens. Il tranche singulièrement avec l’enthousiasme du gouvernement sur le rôle de la France comme leader de la lutte contre le VIH au niveau mondial.

« A l’issue de la conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a eu lieu à Washington les 2 et 3 décembre, la France a décidé de ne pas augmenter sa contribution à ce combat. Alors que depuis plus de dix ans, la France avait fait preuve d’exemplarité avec la création du Fonds mondial, elle a montré aujourd’hui son manque de volonté à vouloir empêcher la pandémie de se propager », dénoncent AIDES, Coalition PLUS et Act Up-Paris.

« Plusieurs Etats donateurs se sont pourtant engagés à contribuer davantage au Fonds mondial, comme les Etats-Unis (1), la Grande-Bretagne (2) et le Canada (3), mais le chef de l’Etat français a, quant à lui, décidé du maintien d’une allocation financière équivalente à celle allouée les trois dernières années pour les années 2014-2016. Cette stagnation reste incompréhensible, la fin de l’épidémie n’ayant jamais été aussi accessible », indiquent les associations.

« Mais la bataille n’est pas finie ! Le gouvernement peut, grâce à la bonne application des financements innovants – taxe sur les transactions financières (TTF) et sur les billets d’avion – contribuer bien plus largement à la lutte contre le sida que cela n’est le cas actuellement et permettre aux 18 millions de malades du sida qui attendent désespérément un traitement de pouvoir enfin y accéder. Ces 18 millions de malades appellent François Hollande à revoir sa décision et augmenter la contribution française au Fonds mondial ».

(1) Les Etats-Unis ont annoncé une contribution totale jusqu’à 5 milliards de dollars pour 2014-2016, soit une augmentation substantielle de 1 milliard de dollars par rapport aux années 2011-2013.
(2) La Grande-Bretagne s’est engagée à contribuer à hauteur de 1,6 milliards de dollars pour le cycle à venir, prenant la place de la France de second contributeur.
(3) Le Canada a annoncé une contribution de 550 millions de dollars pour les années 2014-2016 (contre un peu plus de 500 millions de dollars pour les années 2011-2013)

Fonds mondial : les mensonges du gouvernement
Dans une tribune publiée dans « Libération » (30 novembre), Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement, continue de défendre une France qui serait « moteur à l’échelle internationale » dans la lutte conte le sida. « Le gouvernement s’engage à faire de la fin de la pandémie une priorité en y consacrant les moyens financiers et l’énergie politique nécessaires », écrit le ministre. « C’est cette solidarité et cette efficacité que la France encourage en consacrant, comme l’a annoncé le Président de la République, 1,08 milliards d’euros au Fonds mondial pour les trois prochaines années. Cette décision, qui fait de la France la deuxième contributrice du fonds, est le symbole du message des Françaises et des Français : oui nous voulons voir la fin de la pandémie et nous y consacrons les moyens financiers et l’énergie politique qu’il faut parce que c’est une priorité ». Du point de vue, des associations, ce n’est pas la vérité des chiffres, ni celle des faits. Comme l’expliquait Bruno Spire, président de AIDES, dans une tribune publiée sur le « Huffington post » (2 décembre) : « la France refuse d’augmenter sa contribution au Fonds mondial, alors même que la Grande-Bretagne vient de doubler la sienne. Qu’on ne s’y trompe pas : la situation budgétaire et économique de la Grande-Bretagne est encore plus tendue que celle de la France. Il ne s’agit donc pas que d’une question de capacité contributive, mais bien d’un choix politique de la part du Président français ».