Le Fonds mondial contre le sida, qui avait entamé sa refonte avec le départ de son directeur exécutif Michel Kazatchkine à la suite de scandales de corruption, poursuit sa restructuration et prévoit le départ de près de 110 à 120 employés
« La réorganisation a abouti à l’élimination de plus de 140 postes », a expliqué une chargée de communication du Fonds à Genève, Véronique Taveau, confirmant des informations parues dans la presse suisse.
« Le processus de réorganisation est près d’être achevé et nous estimons qu’entre 110 et 120 personnes quitteront le Fonds mondial », a-t-elle précisé.
« Certaines d’entre elles ont décidé de partir, d’autres n’ont pas réussi à trouver un autre poste au sein de l’organisation », ajoute-t-elle.
Les chiffres de la restructuration seront annoncés au cours du prochain conseil d’administration du Fonds qui a lieu à Genève les 10 et 11 mai.
Cette refonte du Fonds mondial passe par une réduction de 38% du nombre de postes dans tous les secteurs sauf celui des subventions. Ce dernier voit en revanche une augmentation de 39% du nombre de postes, afin d’améliorer son efficacité à la suite de scandales de corruption.
Ces derniers mois ont été difficiles pour le Fonds, dont l’image a été ternie par des affaires de détournement de subventions, dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Chine où l’organisation avait gelé temporairement ses subventions en mai 2011.
Par ailleurs, début janvier, l’hebdomadaire français Marianne était revenu à la charge, affirmant que « des sommes conséquentes » avaient été versées par le Fonds aux « activités philanthropiques » de l’épouse du président français, Carla Bruni-Sarkozy, ambassadrice bénévole du Fonds, et « de plusieurs agences appartenant à l’un de ses amis proches ».
Malgré de multiples démentis, le directeur exécutif du Fonds, le Français Michel Kazatchkine, avait annoncé qu’il préférait quitter l’organisation et avait été remplacé par Gabriel Jaramillo au poste de directeur général.
Depuis, l’Allemagne, qui avait suspendu sa contribution au Fonds mondial en 2011, a versé les 50 millions d’euros correspondant au premier versement trimestriel de sa contribution de 200 millions d’euros pour cette année.
Depuis sa création en 2002, Le Fonds mondial est devenu la principale source de financement des programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en approuvant le financement de subventions pour un montant total de 22,6 milliards de dollars alloués à plus de 1.000 programmes dans 150 pays.