Ce 30 mars, la Cour suprême de Singapour a rejeté une demande d’abrogation de l’article 377A du code pénal qui criminalise les relations sexuelles entre hommes. Quoique très rarement appliquée, le tribunal a néanmoins estimé que cette loi demeurait « importante en ce qu’elle reflète les sentiments et convictions du public ».
« Nous restons donc des criminels », a réagi dans la presse Bryan Choong, l’un des trois plaignants qui avaient saisi la Cour pour violation de la constitution, censée garantir l’égalité des droits. « C’est tellement arbitraire et discriminatoire », ajoute Me Ravi, l’un de ses avocats. Mais M. Choong reste confiant, résolument tourné vers l’avenir, assure-t-il.
« Décriminaliser les relations homosexuelles aurait été un énorme pas en avant. Mais il reste d’énormes défis à relever pour mettre fin à la stigmatisation et aux crimes de haine dont souffrent les LGBT à Singapour, et dans d’autres parties de l’Asie d’ailleurs », a également commenté Peter Tatchell, célèbre militant des droits humains. Il rappelle en outre qu’en tant que pays membre du Commonwealth, Singapour a effectivement signé une charte qui promeut « l’égalité pour tous sans discrimination d’aucune sorte ». Et il regrette que ces lois homophobes, imposées par la Grande-Bretagne au XIXe siècle, soient encore en vigueur dans près de la moitié des quelques 70 pays qui criminalisent les personnes LGBT+.