Le premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a annoncé, ce dimanche 21 août, lors de son traditionnel discours annuel, que son gouvernement allait prochainement abroger l’article 377A du Code pénal, criminalisant les relations sexuelles entre hommes.
Vestige du régime colonial britannique, ce texte prévoit une peine maximale de deux ans d’emprisonnement. Il n’est pas appliqué dans les faits mais prive toujours les membres de la communauté de leurs droits. Plusieurs tentatives pour le faire annuler avaient d’ailleurs échoué ces dernières années. En février, la cour suprême de Singapour avait même statué qu’il serait maintenu en raison de son « poids symbolique », mais avec le principe qu’il « ne serait pas appliqué de manière proactive ».
Mais selon une enquête réalisée en juin par l’institut Ipsos, le pourcentage de personnes qui soutiennent l’interdiction des relations homosexuelles a diminué de 55% en 2018 à 44% en 2022. D’où cette décision du Premier ministre, sans précision de date cependant, si ce n’est qu’il continuerait aussi à « défendre » le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme.
L’abrogation de la loi « mettra la législation en accord avec l’évolution des mentalités », mais les Singapouriens « ne veulent pas un changement drastique dans les mœurs » a-t-il ajouté. Le gouvernement devrait donc également amender la constitution pour protéger la conception du mariage telle qu’elle est actuellement définie par la loi.
« L’abrogation de l’article 377A est le premier pas sur la longue route qui mène vers l’égalité totale pour les personnes LGBT à Singapour », ont réagi une vingtaine d’organisations dans un texte commun. « Mais son impact réel sera déterminé par la manière dont les habitants de Singapour vont l’accepter et la prendre en compte, dans les jours et les mois qui viennent ».