Quatorze ans après la Gay Pride de 2001 qui avait causé une vive polémique, avec notamment un évêque qui avait qualifié la manifestation «d’oeuvre du diable», l’événement sera de retour samedi à Sion. Mais, si on est loin des tensions d’il y a quatorze ans, des contre-manifestants sont déjà sortis du bois, notamment dans le milieu des intégristes catholiques.
Les croyants d’Ecône vont ainsi «prier pour revendiquer le droit naturel». Dans «Le Nouvelliste» de jeudi, l’abbé Henry Wuilloud affirme que «les hommes seront devant la chapelle, les femmes et les enfants à l’intérieur, car on ne veut pas qu’ils voient les homosexuels». En mai dernier, une exposition sur l’homophobie avait été interdite à Fully (VS). Sur Facebook, quelque 902 personnes «aiment» la page «Non à la Pride», signale «Le Nouvelliste».
Ils ne veulent pas voir d’homos ?
Particularité pourtant de l’édition 2015, la majorité des bénévoles de la manifestation sont hétérosexuels, précisent les organisateurs.
Stéphane Rossini, Frédéric Recrosio, Jean Zermatten, Alexandre Jollien, Philip Jaffé… ils sont ainsi une vingtaine de personnalités à avoir répondu à l’invitation de l’association LGBT Youth Suisse, en s’engageant via YouTube pour la diversité. Et, près de 500 personnes, défileront également sous la bannière «hétéro et fier d’être ouvert»!
Une ambiance qui contraste donc largement de la controverse dès débuts, qui avait cependant permis de sensibiliser la population et de créer un débat sur les minorités. D’ailleurs, quelque 4000 participants avaient défilé dans le calme dans les rues de Sion, applaudis par une douzaine de milliers de spectateurs.
Pour cette nouvelel édition, la fête commencera dès 12 heures sur la place de la Planta, à Sion. Et, rassurez-vous, selon «Le Matin», les deux tiers du budget ont été engloutis pour assurer la sécurité des participants.
[spacer]