Six jeunes âgés de 14 à 18 ans seront jugés en octobre pour l’agression d’un homme de 22 ans, Stéphane, à Sillery, au sud-est de Reims (Marne).
En avril dernier, ils l’ont piégé via le site Coco, lui faisant miroiter une rencontre amoureuse. Une fois sur place, l’appât a conduit Stéphane dans une zone boisée et isolée, où cinq autres garçons l’ont attaqué. Malgré les coups, il a réussi à s’échapper, criant en vain pour alerter les voisins, jusqu’à trouver refuge dans une boulangerie où il a pu appeler la gendarmerie.
Justice en attente
Rapidement, deux premiers suspects ont été appréhendés, en possession notamment du téléphone de Stéphane. En garde à vue, ils ont livré leurs complices, arrêtés les jours suivants. Tous ont avoué leur participation à l’agression. Les deux majeurs sont convoqués le 8 octobre devant le tribunal correctionnel, les quatre mineurs, le 2 octobre, devant celui pour les enfants.
Première tentative évitée
Hésitant mais curieux, Stéphane avait déjà accepté un premier rendez-vous la veille, en pleine nuit. Sur les conseils du chauffeur Uber qui l’avait accompagné, il avait finalement décidé de rentrer : « Je lui avais partagé mes inquiétudes sans m’étayer car le garçon avec qui j’avais prévu la rencontre me demandait sans cesse si j’étais arrivé, en refusant de son côté de me donner d’autres infos. Le chauffeur m’a dit d’évoquer un contrôle de police fictif pour expliquer mon léger retard. Dès lors, je n’ai plus reçu de réponse et il n’y avait personne sur place. Le chauffeur a proposé d’attendre avec moi puis m’a ramené, m’épargnant ainsi une première agression », raconte Stéphane. Cependant, le lendemain, son interlocuteur a repris contact et l’a relancé sur Snapchat, s’excusant d’avoir manqué la rencontre, reprogrammée le jour même. « Et, j’ai accepté malgré mes doutes », regrette-t-il.
Il espère que son témoignage sensibilisera les autres et encouragera celles et ceux qui subissent de telles violences à ne pas rester silencieux et à déposer plainte.
STOP homophobie et l’association Couleurs Champenoises lui expriment toute leur solidarité et leur soutien.