Plus de deux Russes sur trois se disent « hostiles » ou « réservés » envers l’homosexualité, qui pour une majorité d’entre eux devrait être interdite, selon le dernier sondage du Centre Levada publié mercredi.
Par ailleurs, le nombre de Russes qui se prononcent pour l’autorisation du mariage gay a été quasiment divisé par trois en trois ans, passant de 14% en 2010 à 5% en février 2013.
L’homosexualité était considérée comme un crime en Russie jusqu’en 1993, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999, bien après la chute du régime soviétique en 1991.
Quatre Russes sur cinq (80%) estiment que les couples homosexuels « n’ont pas le droit d’avoir d’enfants », contre 5% qui sont de l’avis contraire, selon ce sondage effectué en février auprès de 1.600 personnes dans 45 régions de Russie.
La moitié des personnes interrogées (50%) se disent « dégoûtées ou effrayées » par les gays et 18% « réservées » à leur égard.
Pour plus d’un Russe sur trois (34%), l’homosexualité est une « maladie à soigner », « résultat d’une mauvaise éducation » (23%) ou « d’un détournement » (17%).
Presque trois Russes sur quatre (72%) ont indiqué que leur attitude envers leurs proches « serait négative » ou « réservée » si ceux-ci étaient homosexuels alors que 17% seraient « indifférents ».
Moins d’un Russe sur quatre (23%) juge que « les adultes ont le droit à des relations homosexuelles par consentement mutuel », face à 60% qui leur refusent ce droit.
Vingt-deux pour cent estiment qu’il faudrait « soigner les homosexuels », 16% les « isoler » et 27% les « aider psychologiquement ou autrement ». 23% des Russes sont pour les « laisser tranquilles ».
Au total, 87% des personnes interrogées s’opposent à l’organisation des parades d’homosexuels dans les grandes villes du pays.
Les manifestations que les militants gays essayent d’organiser depuis 2006 sont régulièrement interdites par les autorités et dispersées sans ménagement par la police.