A l’occasion de la sortie du livre « Sortir du placard : LGBT en politique » de Sonia Tir chez Fayard, l’Ifop a publié une nouvelle enquête qui confirme « l’acceptation croissante de la visibilité homosexuelle dans le monde politique » mais aussi la persistance de certaines poches de résistances homophobes dans les franges les plus conservatrices de la population.
Ainsi, à peine 20% des Français trouveraient choquante l’homosexualité d’un·e président·e de la République, soit trois fois moins qu’il y a une quarantaine d’années (61% en 1981). D’ailleurs la majorité des 2 003 personnes interrogées (âgée de 18 ans et plus) « ne prend que peu ou pas en compte » cette information dans leur choix électoral, que ce soit lors des prochaines élections présidentielles de 2027 (35% s’estiment gêné.es) ou n’importe quelle élection (34% s’estiment gêné.es).
La publicisation de l’homosexualité d’un personnage public suscite là aussi plutôt l’indifférence d’une opinion attachée à la préservation de sa vie privée. Mais, à peine 25% des répondants ont approuvé le fait que des personnalités politiques LGBT fassent leur coming-out, comme récemment « par plusieurs ministres macronistes ».
Enfin, avec sa nomination, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, dont l’homosexualité est publique, devient la personnalité politique perçue comme étant la plus favorable à des réformes en faveur des droits des personnes LGBT+ (55%), suivi par Emmanuel Macron (50%) et de Sandrine Rousseau (46%). Les plus hostiles sont Jordan Bardella (61%), Marine Le Pen (67%) et Éric Zemmour (81%).
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, niveau d’éducation) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 24 juillet 2023.