Il était porté disparu depuis son arrivé à Grozny, où il devait assister au mariage de sa soeur, le 8 aout dernier. Originaire de la capitale tchétchène, il vivait depuis quelques années à Moscou. Ses comptes sur les réseaux sociaux ont été supprimés, notamment sur Instagram, à l’exception d’un profil Twitter, inactif depuis sa disparition.
Selon le Réseau LGBT russe, le jeune homme de 26 ans serait une nouvelle victime de la « purge » visant les LGBT en Tchétchénie. Il aurait précédemment envoyé un message, affirmant vouloir s’expatrier vers le Canada. Et, ce 24 septembre, la télévision tchétchène a diffusé une vidéo, reprise par plusieurs médias russes, montrant l’artiste en Allemagne. Mais sa famille a dénoncé un montage.
« Nous avions reçu fin août des infos confirmant nos craintes », a expliqué en début de semaine, Igor Kochetkov, militant pour les droits de l’Homme et fondateur du Russian LGBT Network.
Présumé homosexuel, Zelimkhan aurait été assassiné par les autorités tchétchènes. Il avait déjà été plusieurs fois menacé, lors de ses visites précédentes.
« Il a été enlevé et torturé pendant des heures », ont indiqué des activistes de la région, déclarations relayées par les sites Newnownext et Back2stonewall. « Il est mort dix heures après avoir été arrêté. »
Ce 16 octobre, Maxime Lapounov, militant homosexuel russe, qui vivait et travaillait en Tchétchénie depuis 2015, s’est également exprimé sur les violences perpétrées par la police. Il affirme avoir été détenu et battu pendant plusieurs jours, avant d’être libéré le 28 mars. Il a porté plainte. C’est la première fois qu’une victime témoigne publiquement, à visage découvert.
« L’accusation principale contre moi était d’être homosexuel », a-t-il expliqué, lors d’une conférence de presse dans les locaux du magazine indépendant moscovite « Novaïa Gazeta », qui avait enquêté et dénoncé, au printemps 2017, cette vague de répression contre les homosexuels en Tchétchénie.
« Toutes les 10 ou 15 minutes, les policiers venaient dans ma cellule en me disant que j’étais gay et qu’il fallait tuer des gens comme moi ! » Il entendait aussi quotidiennement « les cris et les demandes de grâce » des autres détenus.
Son avocat, Vladimir Smirnov, a précisé qu’il était en mesure de reconnaître le commissariat où il avait été retenu et qu’il connaissait les noms ou surnoms d’environ une douzaine de policiers impliqués.
Rappelons que Mousse, STOP homophobie et le Comité Idaho France ont déposé plainte, en mai dernier, contre le président de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « génocide ».
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