Lucas, 13 ans, « victime de harcèlement scolaire et d’homophobie », s’est donné la mort par pendaison le 7 janvier dernier, au domicile de sa famille à Gobley, dans les Vosges. Quatre mineurs, deux garçons et deux filles, ont été mis en cause et reconnus coupables en première instance, puis finalement relaxés en novembre dernier, la Cour n’ayant pas retenu de « lien de causalité » entre le harcèlement – qui aurait prétendument duré quelques jours, en septembre 2022 – et le suicide de l’adolescent. « Un choc » pour sa mère qui, soutenue par le parquet général de Nancy, avait annoncé se pourvoir en cassation.
Mais, « derrière l’émotion suscitée », et le discours gouvernemental, « rien ne semble avoir été fait pour savoir si le collège aurait pu prévenir ce suicide », rapporte Mediapart, qui révèle des manquements dans la procédure.
L’homophobie dont était victime Lucas était omniprésente. Mais l’enquête administrative annoncée par le ministre de l’éducation n’aurait en réalité jamais eu lieu et celle du parquet , « totalement bâclée ». La situation, les faits ont ainsi été minimisés, banalisés, des témoignages écartés, le principal du collège de Lucas n’a d’ailleurs jamais été auditionné : « On n’a pas été inquiétés », reconnaît-il. Et la direction, qui aurait en outre livré de fausses informations à la police, préfère parler de « chamailleries ».
Aucun programme de prévention contre le suicide ou le harcèlement scolaire n’a par ailleurs été mis en place, alors que le rectorat a vanté un établissement en pointe sur ces sujets. Et, là encore, Lucas n’était pourtant pas un « cas isolé ». Plusieurs élèves interrogés ont ainsi raconté avoir été « harcelés ». L’’avocate de la famille a d’ailleurs alerté l’actuel ministre de l’éducation, Gabriel Attal, qui n’a pas répondu.
C’est à lire sur Mediapart.