Dans un arrêt publié ce jeudi 18 avril, le Tribunal fédéral a confirmé la condamnation d’Alain Soral à 40 jours de prison ferme pour discrimination et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle, des actes sanctionnés pénalement en Suisse depuis juillet 2020. C’est d’ailleurs la première fois que la plus haute autorité judiciaire du pays se prononce sur cette disposition légale.
Pour rappel, Alain Soral, 65 ans, de son vrai nom Alain Bonnet, était jugé pour ses propos à l’encontre d’une journaliste de Tamedia, Cathy Macherel, qu’il avait qualifié dans une vidéo de « grosse lesbienne » et « militante queer », suite à un article le concernant qu’il jugeait à charge :
« Je crois que cet article à charge est relativement malhonnête et signé (…) par une militante queer qui se bat aussi pour les migrants. Donc voilà face à quoi on est (…) Je rappelle que queer, en anglais, ça veut dire, je crois, désaxé. Donc je pense qu’entre ma vision du monde et celle d’une grosse lesbienne militante pour les migrants (…), je suis plus, moi, un combattant de la paix (…) que ceux qui me font face et qui me harcèlent, alors que je ne leur ai rien demandé ».
Le Tribunal fédéral a estimé que le langage utilisé était « rabaissant », « déshumanisant », « outrancier », donnant le sentiment qu’aux yeux d’Alain Soral, la journaliste « présente tant le défaut d’être homosexuelle que celui de militer en faveur de certaines minorités », souligne le site RTS.
Alain Soral a déjà été condamné à 22 reprises en France entre 2008 et 2019 pour diffamation et provocation à la discrimination raciale ou religieuse, ou en raison de l’orientation ou l’identité sexuelle.