La Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai est l’occasion pour la Ville de Genève de sensibiliser les Genevois et les Genevoises aux discriminations en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre et de valoriser l’action des associations dans ce domaine. La campagne 2015, proposée par le Service Agenda 21 – Ville durable et ses partenaires associatifs, la Fédération genevoise des associations LGBT et Dialogai, met l’accent sur une population particulièrement vulnérable : les plus jeunes.
L’adolescence est généralement l’âge des premières expériences amoureuses, des doutes et des questionnements. Dans ce moment charnière, il n’est pas facile de s’avouer, et d’avouer aux autres, que l’on est attiré-e par des personnes du même sexe ou que l’on ne se sent pas en adéquation avec le sexe que l’on s’est vu-e attribué à la naissance.
Les jeunes sont particulièrement exposé-e-s aux insultes et aux actes homophobes et transphobes. Un sur deux a ainsi déjà subi au moins une agression physique ou verbale. Or, dans la grande majorité des cas, leur environnement familial, social ou éducatif ne leur donne pas les signes d’un soutien en cas de besoin. Ne sachant pas comment, ni auprès de qui se confier, ces jeunes vivent ainsi leur différence dans le secret et la solitude, parfois dans la souffrance. Les jeunes homosexuel-le-s ont ainsi 2 à 5 fois plus de risques de suicide que les jeunes hétérosexuel-le-s. Des chiffres plus élevés encore chez les personnes transgenres.
Un soutien nécessaire
Face à un environnement souvent jugé hostile, les jeunes LGBT ont besoin de savoir qu’elles et ils peuvent compter sur leur entourage. Parents, ami-e-s, copains et copines, enseignant-e-s, éducateurs et éducatrices, collègues de travail, voisin-e-s, tout le monde est concerné. En adoptant un discours positif sur l’homosexualité et la transidentité et en s’opposant systématiquement à tout acte de discrimination, chacun et chacune peut montrer qu’elle ou il est une aide potentielle.
Le groupe «Totem, jeunes LGBT», offre deux fois par mois un espace d’accueil, d’écoute et de rencontre et le nouveau Refuge Genève propose un hébergement d’urgence et un accompagnement psychosocial. Ces deux projets, portés respectivement par la Fédération genevoise des associations LGBT et Dialogai, sont partenaires de cette campagne qui invite tou-te-s les Genevois et toutes les Genevoises à (ré)agir face aux insultes, au harcèlement, au rejet que subissent les jeunes LGBT.
Les affiches présentent des situations de discrimination courantes et les actions simples, entreprises par des proches pour apporter leur soutien aux jeunes qui en sont victimes. Elles invitent ainsi chacun et chacune à réagir face à des situations qu’elle ou il a certainement déjà rencontrées dans son entourage, dans son quotidien.
Les voisins
Sur la première affiche, un couple dit recueillir la fille de ses voisins, rejetée par ses parents en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. Elle rappelle que les parents sont, comme pour tous les jeunes, la première ressource pour les jeunes LGBT en cas de question ou de problème.
Quand cette ressource essentielle fait défaut, quand les jeunes pensent, à tort ou à raison, ne pas pouvoir compter sur le soutien de leurs parents, il est essentiel que d’autres adultes puissent prendre le relai : proches, voisin-e-s, éducateurs ou éducatrices, enseignant-e-s, etc.
Les ami-e-s
La deuxième affichent présente trois jeunes qui déclarent s’interposer quand un de leurs copains est harcelé parce qu’il est homosexuel ou transgenre, ou tout simplement parce qu’il ne correspond pas aux normes de son genre. Le harcèlement entre jeunes touche violemment les jeunes LGBT et, là encore, les ami-e-s, les copains et copines, les camarades peuvent agir, soit en intervenant directement, soit en alertant des adultes.
L’animateur sportif
La troisième affiche évoque les insultes et quolibets qui fusent dans la pratique sportive, qu’ils soient dirigés vers une personne en particulier ou servent de mot d’ordre général (« Allez, les gars, on n’est pas des tapettes ! »). Un animateur précise qu’il réagit à la moindre insulte homophobe ou transpose, signifiant à la fois au groupe que ces insultes ne sont pas tolérées et aux éventuel-le-s jeunes LGBT qu’il est une personne ressource en cas de besoin.
Le slogan « Face à l’homophobie et à la transphobie, (ré)agissons ! » invite le public non seulement à réagir fermement face aux insultes et actes homophobes et transphobes, mais également à montrer son ouverture en adoptant un discours positif sur l’homosexualité et la transidentité. Ainsi, chacun et chacune peut montrer aux jeunes LGBT qu’il ou elle est une personne ressource, tout en luttant, simplement et quotidiennement, contre l’homophobie et la transphobie ordinaires.