Italie : Le ministre de l’Intérieur veut annuler les transcriptions des mariages des couples homosexuels

>> Angelino Alfano, Italian Interior Minister, Demands Mayors Stop Recognizing Gay Marriages

« Le mariage de personnes du même sexe n’est pas possible en Italie. Donc ces mariages ne peuvent pas être transcrits dans les registres d’état-civil italiens pour la simple raison que la loi ne le permet pas », a déclaré Angelino Alfano, également chef du parti Nouveau centre-droit (NCD) qui soutient la majorité de gauche de Matteo Renzi.

Le ministre a précisé avoir signé une lettre circulaire adressée aux préfets leur demandant d’intervenir auprès des maires concernés qui devront « annuler » ces transcriptions, faute de quoi ce sera le ministère qui le fera.

Cette prise de position a soulevé un tollé auprès des associations de défense des droits des homosexuels et des différentes municipalités qui avaient commencé à transcrire dans leurs registres les mariages homosexuels contractés à l’étranger.

« S’ils veulent annuler les transcriptions des mariages faits à l’étranger qu’ils le fassent, mais pas au nom de Bologne que je représente en tant que maire. Je n’obéirai pas », a réagi Virginio Merola, élu sous l’étiquette du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi. « Répondre par une lettre circulaire aux questions qui concernent la vie concrète de nombreuses personnes est non seulement bureaucratique mais tragicomique », a ajouté le maire dont la ville autorise depuis la mi-septembre ces transcriptions.

« Angelino Alfano ne réussit vraiment pas à se concentrer sur la prévention des crimes, sur la sécurité, sur la lutte contre les mafias, en gros sur les devoirs de ministre de l’Intérieur. Il a d’autres priorités mais je lutterai pour la transcription des mariages homosexuels à Rome », a commenté pour sa part Luigi Nieri, maire-adjoint de la capitale italienne, membre du parti de la Gauche écologiste (oppostion).

Les municipalités de Udine et Naples ont également réagi, de même que les associations de défense des droits des homosexuels, tandis que l’association des consommateurs Codacons a estimé que cette mesure était « illégitime » car elle « viole clairement les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme sur les unions libres ».

>> Italy’s interior minister has ordered mayors to stop recognizing the validity of gay marriages performed outside the country, prompting protests from rights groups and local officials.

Gay marriage is illegal in Italy. But some Italian cities have allowed gay couples who legally wed in other countries to register their unions in city halls when they return, just as heterosexual couples who marry outside Italy can do.

The recognition is significant because it can help a partner inherit the other’s estate and affects health benefits, insurance and pensions.

Minister Angelino Alfano, who sent his directive to mayors on Tuesday night, rejected accusations of homophobia made by some gay rights advocates.

« This is not ideological. My only intention is to see that the law that does not allow two persons of the same sex to marry is respected, » he said.

A poll taken last year showed that gay marriage was supported by just a quarter of the population in Italy, where the Roman Catholic Church holds considerable sway over politics.

The same survey showed more than 85 percent backed the recognition of so-called « civil unions » to give same-sex partners more rights.

Last April a judge in the Tuscan city of Grosseto ruled in favor of a gay couple that wanted their marriage, performed in the United States, to be transcribed in the records of the city after their request had been refused.

City officials in Naples said they would go to court to challenge Alfano’s directive.

Flavio Romani, head of Italy’s leading gay rights group, Arcigay, called Alfano’s directive « irresponsible. »

Michela Brambilla, a parliamentarian of the opposition center-right Forza Italia headed by former Prime Minister Silvio Berlusconi, accused the government of being « out of touch with the country. » (Reporting by Philip Pullella; Editing by Andrew Heavens)

AFP