Je l’ai très bien pris puisque c’est son bonheur qui compte, et je l’aime toujours comme avant. Au début, il était très mal dans sa peau parce que le regard des autres. J’en pleurais de peur qu’il se suicide. Mais depuis, ça va mieux. Nous en avons beaucoup parlé. Alors, quand j’apprends que des ados sont rejetés et jetés à la rue par leurs familles pour cette raison…
« Bonjour, j’ai appris il y a environ deux ans que mon fils était homosexuel, il a aujourd’hui bientôt 18 ans, il me l’a annoncé puisqu’il ne pouvait pas affronter seul cette phase qu’il jugeait insurmontable.
Pourquoi ? Il lisait, entendait à longueur de journée des propos homophobes, que ce soit dans la vie de tous les jours, davantage à l’école, ou des personnes dîtes « responsables » qu’on appellera professeur ne disaient rien face à cela, ou encore sur internet où il y a un amas de bêtises, il se mettait alors, en tête, ces idées toutes conçues, pensant que c’était une tare, une chose impensable d’être ainsi fait.
Mon fils a, dès l’adolescence, été perçu comme quelqu’un de très mature, seulement lorsqu’il s’agissait de ce sujet sensible il n’arrivait pas à réfléchir intelligemment, à se dire qu’il était comme les autres, et qu’il ne fallait pas croire sur ce qui est dit sur les homosexuels. Mais lorsqu’on voit des propos intolérables sur les homosexuels à longueur de journée, je veux bien croire qu’il ne sache pas quoi penser.
Je l’ai accepté dès qu’il me l’a annoncé, je ne comprends pas qu’il ne me l’ait pas dit plutôt, bien que je sois consciente que ce soit quelque chose de très difficile à admettre, rien que l’acceptation de son homosexualité. J’avais du mal à m’endormir la nuit, j’avais peur qu’il ne mette fin à ses jours, il le vivait vraiment très mal, pourtant je ne voyais rien, il était épanoui la journée, et le soir il pleurait.
Depuis ce jour, tout va beaucoup mieux pour lui, ses frères l’ont aussi su, vu qu’il essayait de leur faire comprendre, ça a été dur pour lui compte tenu que j’ai un enfant converti à l’Islam, et nous savons que dans les religions, cela est mal perçu. Mais il a accepté ça, rien ne changera.
Il ne conçoit cependant pas que son homosexualité soit accepté par tous, il le dit à ses amis, sa famille, mais ça s’arrête là. S’imaginer se balader avec son copain dans les rues est pour lui impensable pour le moment, chose que je comprends, nous ne sommes pas aidés non plus au regard de la ville que nous habitons.
C’est pour cette raison que lorsque je lis des articles sur de jeunes adolescents mis dehors par leurs parents puisqu’ils n’acceptent pas leur homosexualité, ça me fend le cœur.
Merci, bisous à vous tous, et merci à Joelle à l’écoute des Jeunes LGBT. Et bravo STOP HOMOPHOBIE pour votre travail de sensibilisation contre les discriminations pour l’avenir de nos jeunes.»
Laurence.