Témoignages : Bruxelles vibre aux couleurs de la Pride mais l’homophobie continue de sévir en Belgique (PHOTOS/VIDEOS)

60.000 personnes dans les rues de la capitale ce samedi pour célébrer la Belgian Pride, à l’issu du festival de la fiertés qui a débuté le 29 avril dernier. Le parcours a été modifié cette année à la suite des attentats du 22 mars. Placée sous la reconnaissance des personnes transgenres, il s’agissait plus que jamais pour cette édition d’affirmer les droits des individus dans une démocratie. Et, la baisse des températures n’a pas non plus dissuadé les participants.

« Un beau succès » pour Alan De Bruyne, coordinateur de l’événement. « C’est une édition plus que réussie. Le temps était avec nous et lorsqu’on regarde les récents événements qui se sont déroulés… nous pouvons affirmer que la Flandre, la Wallonie et Bruxelles ont replacé la Belgique sur la carte ».

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Mais l’homophobie continue de sévir et il est encore difficile d’assumer ouvertement son homosexualité en Belgique en 2016, confie Madison, 16 ans. La jeune Liégeoise a été contrainte d’arrêter ses cours il y a deux mois, harcelée, menacée « parce qu’elle aime les filles ».

l'homophobie continue de sévir en Belgique« Quand les gens l’ont appris, j’ai entendu des phrases du genre « Tu n’es qu’une catin ou tu n’as qu’à crever ». On m’a aussi brûlé les cheveux… Je reprendrai l’année prochaine mais dans une autre école », ajoute Manon. En parler avec son entourage est une chose mais à l’école c’est est une autre…

Comme de l’évoquer avec ses collègues, souligne sur DH Tania, 55 ans : « J’ai toujours assumé et je vis depuis de nombreuses années avec Heidi. Mais, oui, c’est vrai, sur mon lieu de travail, où je suis infirmière, personne n’est au courant ». À ses côtés, Heidi, 45 ans, sourit, et précise que ce qui aide le couple dans la vie de tous les jours, c’est que toutes les deux ont gardé leur féminité. « Les gens dans la rue ne peuvent pas deviner, vu comme on s’habille ».

De son côté, Maxime, 27 ans, ne veut pas « brosser un tableau trop noir de la situation » mais convient que tenir par exemple la main de son compagnon dans la rue revient souvent à s’exposer aux injures et remarques : « En ville, cela va encore, quoique. Mais j’habite à Molenbeek ! Là-bas, c’est inimaginable de s’afficher. Je n’y pense même pas ».

Brigitte, une Gantoise de 58 ans, estime toutefois « que cela va vraiment mieux qu’il y a 20 ans mais la tolérance n’évolue plus trop ces dernières années » : « Cela fait très longtemps que je vis mon homosexualité. À l’époque, c’était compliqué de l’assumer publiquement. Avec ma compagne, on vit à Gand. C’est une ville très ouverte sur le sujet, donc il n’y a pas de soucis. En tout cas, c’est plus facile actuellement. »